Rentrant dans le cadre du programme tracé par les pouvoirs publics, visant à doter chaque commune d’une bibliothèque publique, un moyen mis en place par l’Etat pour lutter contre l’analphabétisme touchant notamment les contrées les plus reculées, la commune de Béni Maouche, située en zone rurale, a bénéficié elle aussi, d’un tel projet. Conscientes de l’importance de l’existence d’une bibliothèque publique dans leur commune, les autorités locales ont fait tout ce qui est en leur possibilité pour la construire le plus tôt possible. Mieux que ça, elles ont invité le wali de Béjaïa, le premier novembre passé une date symbole, pour son inauguration, façon de dire aux 1 014 martyrs de la révolution de reposer en paix car leur sacrifice n’est pas vain, du fait que l’un des idéaux qu’ils ont rêvé d’avoir pour les générations post indépendance, qu’est la culture, « se construit » doucement mais sûrement. La bâtisse, un joli édifice qui attire le regard de loin, est implantée à la placette du marché l’endroit le plus fréquenté dans le chef-lieu. Elle est située aussi en face du siège de l’APC. Le projet a été financé dans le cadre du fond commun des collectivités locales pour un montant de quinze millions de dinars, et ce, pour la construction des grosses œuvres. L’APC a dégagé une enveloppe financière de sept millions deux cent cinquante et un mille dinars pour la réalisation des travaux de finition. Trois millions quatre cent mille dinars ont été injectés dans le projet pour l’acquisition des équipements. Les services crées à cet effet sont : une grande salle dans le sous sol pour la tenue des conférences, les projections de films et autres, ainsi qu’une salle informatique où une dizaine de micro ordinateurs ont été installés dans la médiathèque offrant les services Internet aux jeunes. Le rez-de-chaussée est doté d’une salle d’accueil et de bureaux administratifs, le premier étage où se trouve la bibliothèque, les étagères sont déjà garnies d’un millier de livres prêts à recevoir les lecteurs. Les autorités locales chargées de la promotion de la culture font une prévision de la doter de dix mille livres de tous genres. La commune de Béni Maouche compte un taux d’analphabètes très élevé et cette bibliothèque publique est venue à point nommé pour l’éradication de ce phénomène. Les adeptes du sport cérébral se frottent déjà les mains pour avoir tout un butin de livres à leur disposition pour s’adonner à la lecture qui chasse l’ennui et repose le moral. Les étudiants, eux aussi, ont leur endroit adéquat pour la bonne préparation des examens décadaires et de fin d’année. Enfin, les jeunes de la commune ne seront plus guettés à tout bout de champ par les fléaux sociaux, ils ont désormais où trouver les bons loisirs pour leur épanouissement que ce soit par le biais de la lecture pour aiguiser leur intelligence, l’Internet pour découvrir le monde et toutes les subtilités des domaines variés, l’apprentissage de divers arts, tels que la musique, le dessin, etc. Une dizaine d’employés ont été affectés pour le bon fonctionnement des services ainsi que deux bibliothécaires archivistes qualifiés, sortis fraîchement de l’université. Béni Maouche est une commune qui assure son développement en luttant pour un désenclavement laissé par la colonisation française. De par toutes les infrastructures publiques réalisées, le pari ne tardera pas à être gagné grâce à des élus « décomplexés », qui placent l’intérêt de leur commune avant toute autre chose, en allant frapper aux portes de qui de droit pour demander des projets qui amélioreraient le cadre de vie des populations. C’est un défi que se lance tout responsable, notamment élu, qui se respecte.
L.Beddar