Un froid mordant s’est installé, ces derniers jours, dans plusieurs régions de la wilaya de Béjaïa, notamment celles nichées aux sommets coiffés de neiges.
Pour se tenir au chaud, les ménages n’ont d’autres choix que de se rabattre sur les bonbonnes de gaz ou sur le bois ; au demeurant le gaz de ville reste un vœu pieux pour les habitants de ces patelins, situés à cent lieues des villes. Le ״burnous״ et la ״kachabia״, autres habits traditionnels sont un bon rempart contre la vague de froid, de surcroît, le mercure ne cesse de dégringoler. Tous les moyens sont bons pour se réchauffer et éviter de grelotter sous des températures glaciales. Il est révolu le temps où les membres de toute une famille se réunissent autour de l’âtre, rempli de tisons ardents, et où les petits bambins se régalent avec les pommes de terre cuites sous les braises. Des pics de consommation électrique sont enregistrés en période hivernale, et ce, en raison de l’usage intensif des chauffages électriques, ce qui n’est pas sans conséquence sur la bourse des ménages, car les factures de l’électricité montent crescendo. Le rush des ménages sur les bonbonnes de gaz butane renseigne davantage sur les températures assez basses qu’enregistre le mercure. « Chaque hiver, c’est le même scénario. La ruée sur les bonbonnes de gaz, conjuguée avec des coupures récurrentes d’électricité », avoue un sexagénaire, emmitouflé dans son burnous. La population locale aspire à ce que les autorités répondent favorablement aux desiderata des milliers de foyers en attente d’être raccordés au réseau du gaz naturel. Cette énergie est plus que salvatrice pour ces « peuplades » vivant à l’antipode, en sus, la nature ne les gâte pas vraiment en période de fortes chutes de neige. L’ancrage des habitants dans ces zones rurales dépend de la politique de désenclavement que se doivent les pouvoirs publics, laquelle passe inéluctablement par le consentement de moyens humains et matériels pouvant délester cette population du joug quotidien. L’électricité le gaz, l’eau, les routes… sont entre autres des besoins urgents, qui se posent comme une condition sine qua non pour éluder l’exode rural en offrant un cadre de vie plus clément aux populations locales.
Bachir Djaider

