L’hiver arrive avec son froid glacial dans la grande Kabylie au grand dam des centaines de familles subsahariennes qui ont élu domicile sur les trottoirs du chef-lieu de la ville de Tizi-Ouzou et même de quelques daïras. Ces migrants arrivent sur le territoire national, par centaine chaque jour, fuyant leurs villes et villages pour des raisons économiques et sécuritaires, en traversant le désert Algérien et en prenant tous les risques pour parvenir au nord du pays à la recherche d’un eldorado qu’ils ne trouveront jamais! Des migrants Nigériens et Maliens, en situation irrégulière, qui ont débarqué depuis quelques mois dans la capitale du Djurdjura. En effet, ces derniers vivent de la générosité des citoyens. D’ailleurs, mendier, manger et se protéger des intempéries sont les seules activités des subsahariens, en famille pour la plupart et avec des enfants en bas âge. Mais avec l’arrivée de l’hiver qui s’annonce dure, il leur sera très difficile de squatter les trottoirs. Par ailleurs et au jour d’aujourd’hui, aucun chiffre officiel n’a été révélé sur le nombre exact de ces migrants en situation irrégulière dans la wilaya de Tizi-Ouzou! Cela fait des mois qu’ils ont fait leur apparition, comme par enchantement, et aucun chiffre officiel n’est connu ! Combien sont-ils exactement ? Qu’elle est la communauté qui prédomine sur le territoire de la wilaya, les Maliens ou les Nigériens ? Autant de questions qui restent sans réponses ! Selon M. Abdelkader Derriche, responsable à la direction de l’action sociale de la wilaya, des instructions ont été données par le ministère de tutelle en vue de la préparation du retour des migrants Nigériens en situation irrégulière dans leur pays d’origine, une opération qui interviendra avant fin 2014. «Actuellement, nous avons aménagé un centre d’accueil au niveau du lieu dit les Chabanes pour accueillir les migrants Nigériens. Ce site dispose de près de 100 lits et d’une aide médicale et sociale qui sera mise à contribution le moment voulu pour que cette opération se déroule dans d’excellentes conditions», nous apprendra M. Derriche, en précisant que toutes les conditions pour leur hébergement provisoire sont réunies. «Nous attendons juste le feu vert de l’administration centrale, à savoir le ministère de l’Intérieur pour les regrouper», soulignera-t-il. Et d’ajouter : «La gendarmerie nationale, la sûreté de wilaya, la protection civile, les directions des transports et de la santé la DAS et le croissant rouge Algérien sont mis à contribution pour la réussite de cette opération humanitaire ». Selon notre interlocuteur, ces Nigériens seront pris en charge le temps de les transférer vers la wilaya de Tamanrasset, dans le sud du pays, pour les rapatriés au Niger. Pour ce qui est des migrants Maliens, il dira : « Pour l’heure, aucune instruction ne nous a été donnée quant à leur rapatriement ou pas vers leurs pays».
Karima Talis
