La passation de consignes, mardi dernier, entre l’ancien président de CSA MBB, Kamel Benhlima, et l’actuel président, Nordine Hamadi, s’est faite en présence des membres du bureau MBB, d’un huissier de justice et d’un représentant de l’APC de Bouira.
A signaler que l’actuel bureau a, quant même, hérité d’une dette avoisinant les 9 millions de DA. Une somme qui compliquerait d’avantage les prévisions et l’objectif du MBB qui consiste à jouer l’accession cette saison. Pour le moment, seule l’APC de Bouira a tenu ses engagements en consacrant une subvention conséquente au club. Or, après un démarrage raté l’équipe commence à émerger et sortir la tète de l’eau en cumulant deux victoires de suite. Si les résultats commencent à venir, les moyens par contre commencent à lui faire défaut. Les engagements des pouvoirs publics tardent à venir et cela commence à semer doute et inquiétude au sein du club. Nous avons rencontré le président de CSA MBB, Hamadi Nordine, qui a bien accepté nous donner plus de détails et faire part de l’inquiétude du club phare de Bouira de voir le projet d’accession tomber à l’eau.
La Dépêche de Kabylie : dans quelle situation se trouve le club actuellement ?
Hamadi Nordine : Comme vous le savez, nous avons mal commencé la saison. Lors des trois premiers matchs, nous n’avons glané qu’un seul petit point ; l’équipe n’était pas stable à cause des changements d’entraîneurs et les blessures des joueurs. Il n’y avait pas cette continuation dans le travail. Aujourd’hui, tout commence à rentrer dans l’ordre, nous avons finalement réussi à chasser la guigne en réalisant deux victoires de suite. On a recruté l’entraîneur Rouabah Mohamed qui a bien accepté de relever le challenge. Je dirai que le meilleur est à venir. Mais ce que l’on craint, c’est que les moyens ne suivent pas ; et se sera un désastre.
Alors qu’en est-il de l’engagement des pouvoirs publics pour soutenir le doyen des clubs de Bouira pour accéder au palier supérieur ?
Effectivement, les pouvoirs publics nous ont rassurés par le biais du wali pour booster l’équipe à sortir de sa longue léthargie et se hisser au palier supérieur. Or, au moment où je vous parle, hormis l’APC de Bouira, qui a mis le paquet en octroyant au club une subvention conséquente, une véritable bouffée d’oxygène, que je tiens, au passage, au nom de tous les membres du bureau MBB, à remercier, à sa tête le maire de la ville de Bouira et les membres de son exécutif, pour leur engagement et l’intérêt donné au club, on a rien reçu d’autres. La subvention en question nous a permis de bien commencer la saison en réglant pas mal de soucis, notamment à l’égard des entraîneurs toutes disciplines et catégories confondues, ainsi que les joueurs. N’oubliez pas que le MBB compte plusieurs disciplines sportives (Natation, Volley-ball, Kung Fu, Pétanque et Football) qu’il faudrait équiper, doter de matériels pédagogiques, assurer le transport, la restauration, l’assurance,… sans parler des autres charges. Sachez que, chaque week-end, l’équipe débourse une moyenne de 60 000 DA. Aujourd’hui, on est certes tranquille puisque l’argent nous a permis de prendre les devant, mais il ne reste pas grand chose.
Pourtant, le vox populi parle de milliards obtenus par l’équipe et craint à ce que cet argent ne soit pas utilisé à bon escient…
Je défis quiconque démontrer ces propos et accusations. Je vous le dit bien, hormis l’APC de Bouira, l’APW qui a payé les frais d’engagements comme elle l’avait fait d’ailleurs pour tous les clubs de la wilaya, on a rien reçu. Pour le moment, c’est le président de la section football qui se débrouille pour régler les soucis financiers de l’équipe, il y a aussi quelques sponsors qui nous ont aidés dans l’octroi d’équipement et matériel, c’est le cas de Najah Travel et la salle des fêtes Déhia, ainsi que les responsables de l’auberge de l’OPOW qui nous ont facilités la tâche dans l’hébergement de certains joueurs. Une chose est sure, c’est qu’on est là pour l’intérêt du club et rien d’autres, chacun doit assumer ses engagements. Qu’on nous juge à la fin de la saison. N’oubliez pas que nous avons hérité d’une équipe surendettée, une dette qui avoisine les 9 millions de dinars qu’on doit rembourser au fur et à mesure. Nous comptons tout faire pour permettre au club de quitter cette division où il patauge depuis plusieurs saisons, on est en train de redorer le blason de l’équipe, à commencer par sa structuration, notamment dans la mise en place d’une commission de compte, un huissier de justice, un avocat, un staff médical,… L’équipe sera bientôt dotée de son propre site.
Hormis les moyens qui tardent à venir, l’équipe en est à son quatrième entraîneur depuis le début du championnat, ne pensez-vous pas que cela perturberait le groupe?
A vrai dire, cela nous a considérablement perturbé au début, mais on s’y fait. Après Belaidi et Tabouni, le départ de Bengana Farid nous a intrigués, nous avons vainement tenté de le joindre, car il nous doit des explications. Aujourd’hui, on ne pouvait plus l’attendre, on a contacté Rouabah Mohamed qui nous a donnés son accord. Ce dernier connaît bien Bouira pour avoir entraîner le MC Bouira en 2009 et l’IB Lakhdaria avec laquelle il a réalisé deux accessions de suite. Le néo entraîneur a entamé sa mission à la barre technique avec une victoire, c’est de bon augure.
Certains ont carrément remis en cause la qualité des joueurs recrutés, estimant que la direction du club aurait dû maintenir la même ossature qui formait l’équipe la saison passée, qu’en dites-vous à ce propos?
On n’a chassé personne de l’équipe. Concernant les joueurs recrutés, je dirai le contraire, ce sont des joueurs de différents horizons, dotés de bonnes qualités individuelles et expériences, il n y a rien à dire. Il reste cette touche de cohésion et placement des automatismes, chose qui est en phase de se concrétiser. Bouira est une petite ville et les joueurs vivent une énorme pression, il faut leur laisser le temps d’adaptation. Aujourd’hui, tout commence à rentrer dans l’ordre, on développe du beau jeu et les résultats suivront.
Êtes-vous optimiste pour la suite du championnat ?
Après cinq journées, on constate que rien n’est encore joué. On est classé à la troisième position, à deux points du leader, donc il n’y a pas un grand écart. Nous sommes en mesure de jouer les premiers rôles.
Entretien réalisé par A. M’hena

