La petite bourgade d’Iâbdounene, nichée au piémont de l’Akfadou, a eu le grand plaisir d’accueillir le trophée de la Ligue des champions d’Afrique des mains du père de l’entraîneur de l’entente de Sétif, Kheireddine Madoui.
Natif dudit village, situé à quelques encablures du chef-lieu de la commune de Souk Oufella, communément appelé Vieux marché par les habitants locaux, l’entraîneur de l’ESS n’a pas oublié ses origines Kabyles, plus particulièrement du Arch Ath Waghlis, en tenant à ce que le sacre continental foule le sol de ces racines waghlissiennes. Saisissant l’occasion de la journée de fin de semaine, vendredi 5 décembre, le comité du village et l’association pour la protection de l’environnement «Tagmats Uâbdun» ont conjugué leurs efforts afin de recevoir le père de l’enfant prodige, K. Madoui en lui réservant un accueil chaleureux sous les abords d’une fête grandiose. En présence des autorités locales, vice-président de l’APC de Souk Oufella, l’édile communal de Tibane et le chef de daïra, une cérémonie a été organisée en cette occasion au lieudit Tala Ufella (fontaine d’en haut), lieu symbolique où se tiennent souvent les assemblées (Tajmâat). Da Lmadjid, le père de Kheireddine Madoui, tient vivement à garder le cordon ombilical qui le lie à son village natal, de même, sa progéniture garde toujours un œil sur leur cher village. Pour des raisons de préparation au prochain mondial des clubs qui se tiendra au Maroc du 10 au 20 décembre 2014, le représentant du football algérien tentera de faire bonne figure auprès des plus grosses cylindrées du ballon rond, à l’image du Réal Madrid. «Il aurait tant aimé présenter le sacre africain à son village natal, mais pour des raisons du calendrier et de la compétition, Kheireddine tient vivement à partager cette coupe avec l’ensemble des villageois», dira Da Lmadjid. Et d’ajouter avec un grand sourire : «Tala Ufella est, aujourd’hui, Aïn El-Fouara, version Iâbdounene». Décrocher un trophée 26 ans après leur dernier sacre, l’ESS renoue de nouveau avec la compétition africaine en inscrivant en lettres majuscules son nom au palmarès du football algérien. Et rien que de voir un enfant de la région d’Ath Waghlis participer grandement à cette victoire, cela ne peut qu’émerveiller et enchanter toute la région. Une carrière qui n’est pas prête de s’estamper tant que le ballon rond l’accueille à bras ouverts et qui lui réserve forcément d’autres titres. Des présents symboliques ont été offerts au père de Kheireddine, lequel se chargera de les remettre en main propre à son fils. «Nous sommes fiers de voir un de nos fils honoré comme il se doit et son village et sa région d’une manière générale», affirme le président du comité de village M. Yaici. Les nombreux gens ayant assisté à la cérémonie, notamment les jeunes, véritables fans du football, n’ont pas hésité une minute à se bousculer pour se faire photographier avec la coupe de la ligue des champions d’Afrique entre les mains. «Ce n’est pas tous les jours qu’on voit un tel trophée entre les mains. Il est impératif d’immortaliser ces moments inoubliables», confie un collégien du village, avec le sourire fendu jusqu’aux oreilles. «Kheireddine est un bonhomme qui a les pieds sur terre, car même lorsqu’il était joueur professionnel, cela ne l’empêchait pas de venir participer à des tournois de football organisés dans la région. Il a de tout temps eu les pieds agiles et habiles et continue encore de prouver tout son talon en tant qu’entraîneur», témoigne un ami d’enfance de l’entraîneur de l’ES Sétif. «Je me rappelle, comme aujourd’hui, du temps où on jouait ensemble avec d’autres amis du village au ballon rond dans un petit lopin de terre à côté de notre maison», ajoute Med Arezki, président de l’association Tagmats Uâbdun.
Bachir Djaider