La mercuriale de la viande blanche a emprunté une ascension fulgurante au cours de ces dernières semaines pour flirter avec la barre des 400 dinars le kilo.
Cela s’est vérifié ces jours-ci dans la plupart des villes de la wilaya de Bgayet, où les tarifs fluctuaient entre 380 et 390 DA. Chez certains détaillants de la hautes vallée de la Soummam, le gallinacé est cédé à 400 DA, tout rond. À donner la…chaire de poule au pauvre consommateur, qui découvre à sa stupéfaction que ce produit carné devient de moins en moins accessible. «Il y a de quoi boycotter les viandes, toutes couleurs confondues ; déjà que la viande rouge nous est interdite depuis fort longtemps», ironise un père de famille de Sidi Aich, visiblement tombé des nues. Un marchand de produits avicoles, tenant boutique au chef-lieu de wilaya, croit savoir que cette fluctuation à la hausse du poulet, amorcée il y a quelques semaines, est en grande partie la résultante d’un déséquilibre entre l’offre et la demande. «Il y a une demande massive du poulet sur le marché notamment des restaurateurs qui achètent en grande quantité. En face, l’offre est restée pratiquement stable», lance-t-il derrière son comptoir achalandé. Un producteur-éleveur de la région d’Akbou souligne, pour sa part, que la multiplicité des intervenants sur la chaine de distribution de poulet joue en défaveur de la modération des prix. «Chaque intervenant prélève sa marge bénéficiaire et, au bout de la chaine, le pauvre consommateur est sommé par des prix exorbitants», explique-t-il, avant d’ajouter : «nous achetons l’aliment à 450 DA le kilo et le poussin à 80 DA l’unité. Nous avons beau faire nos calculs, nous rentrons difficilement dans nos frais». Un intervenant dans la filière pointe un doigt accusateur en direction des pouvoirs public et le fameux dispositif de régulation des produits de large consommation (SYRPALAC). «La mise en place de ce système est une bonne chose en soit, mais les objectifs escomptés sont loin d’être atteints», tranche-t-il, en écartant toute perspective de baisse des cours pour les prochains mois. Une assertion du reste partagée par un autre professionnel, à l’évidence bien ferré sur cette filière. «Tant que la pression sur ce produit restera soutenue, les prix n’auront aucune chance de dévisser, bien au contraire…», conjecture-t-il. D’aucuns préconisent enfin une réorganisation en profondeur de la filière avicole, assortie de la mise en place d’un plan de production. «Ces mesures sont un passage obligé pour résorber ce déficit structurel et stabiliser les cours du marché», dispose-t-on
N. Maouche

