Menace persistante de l’érosion

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La campagne de distribution d’oliviers aux paysans de la région de Ain El Hammam a débuté il y a quelques jours, par les inscriptions des concernés qui doivent se faire connaître au niveau de la subdivision de l’agriculture locale. L’engouement est tel qu’il sera difficile de satisfaire les demandeurs surtout si l’on sait que «24 000 plants seulement seront distribués pour toute la wilaya de Tizi Ouzou», nous apprend-on. Un nombre qui, malheureusement, ne pourra guère redonner, à nouveau, vie aux forêts, jadis denses, qui menacent de disparaître. Cette opération permettra, au moins, de stopper un peu l’érosion qui marque la région, au point où les ravins se font de plus en plus nombreux et les pierres remplacent l’herbe verte. À cela, plusieurs causes sont relevées par les forestiers. Pour remédier à la situation, ils préconisent la plantation intensive d’arbres pour reconstituer nos bois. Or, il se trouve que les plantations d’arbres fruitiers et autres, organisées annuellement, sont loin de répondre à la demande. «Le nombre de plants qui nous sont octroyés sont inférieurs à nos besoins. Je suis obligé d’en acheter au marché à des prix exorbitants», indique un paysan dont l’oliveraie a été décimée par les flammes. Il bat en brèche l’argument que «des oliviers brûlés arrivent toujours à repousser» affirmant que « les jeunes pousses doivent être greffées et attendre des années pour voir leurs fruits». Par ailleurs, il faut noter que les quotas de plants cédés aux paysans, de temps à autre, sont inférieurs au nombre d’arbres (tous types confondus) qui disparaissent chaque été à cause des incendies. Même si on pense à la plantation d’oliviers dans les endroits adaptés, certains étages ont besoin d’autres variétés de plants, qui ne poussent que sur les hauteurs. Les chênes verts et les chênes lièges, dont la disparition a clairsemé nos forêts, doivent être remplacés pour freiner l’érosion qui ne cesse de créer de nouveaux ravins. Les particuliers, dont la plupart subviennent difficilement à leurs besoins, ne pourront juguler, seuls, ce phénomène. Par ailleurs, beaucoup de terrains nus sont à l’abandon bien qu’ils nécessitent d’être reboisés. Si, par manque de moyens financiers ou de temps, leurs propriétaires ne les entretiennent pas, il est du devoir des pouvoirs publics de les reboiser au même titre que ceux plantés par des paysans. Nous avons tous en tête les opérations de volontariat pour le reboisement des champs, initiées par le ministère de l’Agriculture dans les années soixante dix. Quoi que l’on en dise, beaucoup de forêts ont été plantées à l’époque, même sur des terrains privés, et ce, dans l’intérêt général.

A.O.T.

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