Dur, dur l’hiver à Ath Argane

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Les villageois d’Ath Argane, un bourg perché à plus de 1 200 mètres d’altitude, souffrent, en cette période de froid hivernal, de l’absence de la commodité vitale qu’est le gaz de ville. Ceux que nous avons abordés d’entre eux nous disent endurer les pires difficultés : «Nous sommes les oubliés du projet de raccordement au réseau de gaz de ville. Pourtant, nous sommes les plus exposés au froid glacial. La neige s’installe dés le début de la période hivernale. Certaines années, notre village est si bloqué que ce sont les éléments de l’ANP qui viennent à notre secours en déblayant l’axe qui nous relie au reste du monde. C’est dire qu’il est difficile de vivre ici en hiver», raconte un vieux du village. Un autre ajoutera : «L’hiver est synonyme pour nous de toutes les difficultés du monde ! Les habitants d’ici commencent à préparer la saison hivernale dès le mois d’août. Certains en faisant des stocks de bois pour se chauffer et cuisiner, et les mieux lotis, ils s’approvisionnement en gaz butane. Mais cela s’avère toujours insuffisant, vu la durée de la période de chute de neige. Il y a deux années, notre village est resté isolé du monde extérieur pendant plus de 15 jours, même l’électricité était coupée. Mais quoi faire devant une telle situation ?». Notre interlocuteur ajoutera : «Les autorités locales et de wilaya ont dû faire appel à l’armée nationale pour libérer le chemin. C’est vraiment horrible pour celui qui a des enfants ou des malades à la maison !». Un troisième villageois leur emboitera le pas et parlera de certaines années qu’il qualifiera de «cauchemardesques» : «Un certain hiver, une femme enceinte est morte avant d’arriver à la polyclinique des Ouadhias ! Nous avons pu l’acheminer jusqu’à l’entrée du chef-lieu communal d’Agouni Gueghrane, mais elle ne put aller plus loin, elle décéda sur la route. C’est dire que notre village est enclavé. Si seulement nous avions ici même un service de maternité ou des moyens de transport adéquats. La polyclinique la plus proche est celle des Ouadhias qui est distante de 16 km du village d’Ait Argane». Nous apprendrons par ailleurs qu’un projet de raccordement du village au gaz a été retenu en trois lots, mais les travaux n’ont pas encore démarré. Les villageois soulèvent une myriade d’autres problèmes auxquels ils font face au quotidien, entre autres le transport, des pénuries d’eau potable durant la période d’estivale et le manque d’infrastructures de bases destinées à la masse juvénile…

A.G.

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