Les exportations globales de l’Algérie ont atteint en 2005, un peu plus de 42, 6 milliards USD en inclut les hydrocarbures, soit près de 33% de hausse par rapport à 2004 (32,08 milliards USD). C’est ce qu’a indiqué le directeur général des douanes, Sid-Ali Lebib lors d’une conférence de presse pour la présentation du bilan 2005, à la fin de la visite du ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui, à certaines infrastructures portuaires relevant de la douane.Concernant les importations, elles ont atteint 20,04 milliards USD, pour l’année écoulée contre 18, 30 milliards USD pour 2004, ce qui représente une évolution relative de 9,48%. Cela étant, la balance commerciale de l’Algérie s’élève ainsi à 22,60 milliards USD contre 13,77 en 2004. Il est nécessaire de signaler que ces chiffres sont encore provisoires, vu que les bilans définitifs ne seront établis que 60 jours après le 1er janvier. Depuis l’entrée en vigueur de l’Accord d’association avec l’Union européenne, les exportations vers l’Europe ont atteint, durant les quatre derniers mois de 2005, 172 millions USD, contre 183 millions pour la même période de 2004. Cette baisse de 7% est due essentiellement à la suppression totale ou partielle de certains droits et taxes douanières, prévues par les dispositions de l’Accord. Quant aux exportations algériennes vers le reste du monde, elles s’élèvent globalement à 285 millions USD, contre 271 millions pour les 4 derniers mois de 2004. Pour le volet importations, le montant des produits en provenance de l’Union européenne toujours depuis l’entrée en vigueur de l’Accord, est de 1 896 millions USD, contre 2 368 pour ladite période en 2004. L’Algérie a importé pour 3 013 millions USD du reste du monde, durant l’année écoulée, contre 3 551 millions USD pour les quatre derniers mois de 2004. D’autre part, le premier responsable des douanes indiquera que les recettes totales récoltées par l’administration douanière s’élèvent à 312,9 milliards DA, contre 281 milliards en 2004, soit une évolution positive de 11%. Il a été évoqué, lors de la présentation du bilan de l’entreprise portuaire et celui des douanes, le récurrent dossier, depuis une décennie, des véhicules dits « ZH ». Selon les indications des responsables de l’institution douanière, le dossier connaitra un règlement définitif au plus tard en février 2006. Ainsi, 40 % des véhicules qui croupissaient au port d’Alger ont été transférés et détruits par l’entreprise de récupération du centre. Par ailleurs, le patron des douanes a révélé à la presse quelques affaires de fraudes, trafic de drogues et autres. Il avancera le chiffre de 4,24 tonnes de stupéfiants saisis découlant de 34 affaires. Plus de 884 698 cartouches de cigarettes, 2,9 millions d’unités de produits pyrotechniques, 1084 têtes de cheptels, 20,6 kg d’or, plus de 539 000 litres de gasoil et 33 700 litres d’essence ainsi que 19 374 bouteilles d’alcool, ont fait l’objet de saisies par les services des douanes dans différentes régions du pays, durant l’année 2005. Lebib a révélé également deux importantes affaires. La première concerne l’importation d’un dock flottant (pour la réparation des navires en mer), déclaré comme neuf pour un montant de 29 millions d’euros. Après plusieurs enquêtes des douanes, il s’est avéré que celui-ci était vétuste et n’a coûté que 3 millions d’euros. Le propriétaire, actuellement en fuite, a été condamné par contumace à 4 ans de prison ferme pour transfert illicite de capitaux. La seconde affaire a trait à un abus de droit à l’importation et utilisation temporaire de matériels. Des sociétés étrangères basées au Sud, ont importées, explique Lebib, du matériel pour les besoins de leurs activités, sans pour cela payer de droits de douane, comme prévu par la loi, sous la condition de le renvoyer à la fin des activités en Algérie. Mais ces sociétés ont revendus ces matériels, alors que c’est illégal. Quelles sont ces sociétés ? Dans quelle branche d’activité ? Le patron des douanes est resté muet à ce sujet. Selon ses affirmations, ces opérateurs ont consentis à payer des sommes faramineuses en amendes juste pour ne pas avoir à récolter de mauvaise publicité. Lebib fait appel au « patriotisme » des journalistes pour éviter de divulguer les noms des sociétés, afin, soutient-il, de ne pas nuire à ces importants investisseurs étrangers en Algérie.
Elias Ben