Après une aridité qui a duré des mois, ce qui a fait craindre le pire pas seulement aux agriculteurs mais aussi aux citoyens ne comprenant pas cet été qui s’est prolongé jusqu’à la fin du mois de novembre, voilà qu’en ce début du mois de décembre la neige fait son apparition timidement, en se posant sur la colonne dorsale de la montagne du Djurdjura lui changeant du coup de panorama, devenu même agréable à voir de loin avec un décor de mélange entre le vert et le blanc. Des nuages cotonneux ont fait aussi leur apparition en descendant du ciel flirter avec le sommet de la montagne. Samedi passé dans la journée, les températures étaient chaudes variant entre 24°et 27°,; en fonction des endroits dans le nord. Le soir, ceux qui ont vu l’agent annonçant la météo, à 20h, au journal télévisé en langue arabe, ont été surpris d’apprendre que le mercure va baisser ostensiblement durant cette nuit même frôlant à certains endroits les -2°. Une pluie fine, de son côté tombe en intermittence jour et nuit. Une pluie salvatrice rassurant les agriculteurs qui ont chassé de leurs esprits le spectre de la sécheresse qui a plané durant presque les deux premiers mois de l’automne. Certains agriculteurs n’ont pas caché leur satisfaction, à l’image des céréaliculteurs dont beaucoup ont effectué les labours et attendaient ces pluies pour entamer les semailles. Cette satisfaction a gagné même les oléiculteurs qui ont avoué que les fruits, c’est-à-dire les olives, sont tombées à terre suite aux derniers vents qui ont bien secoué les arbres. Mais seulement, les oliviers qui montraient une soif torride, changeant même de couleurs notamment aux feuilles devenues jaunes, reprendront vite leur vitalité car la terre semble bien arrosée cette fois-ci. La nappe phréatique de l’oued Soummam sera alimentée en conséquence au grand bonheur des communes qu’elle alimente en eau potable en attendant leurs branchements au barrage de Tichy Haf. Autant dire que les dernières pluies et l’arrivée de la neige n’ont apporté que de la joie, même si ces chutes de températures ont créé une certaine tension sur le gaz butane. D’ailleurs, on a bien vu des gens, une bouteille de gaz vide sur le dos ou deux à trois sur la brouettes, se diriger vers les points de vente dont certains pris au dépourvu étaient en rupture de stocks. Une pénurie qui allait s’installer mais vite juguler par les camions de Naftal qui ont sillonné les villages apprivoisant les commerces et les stations services. La campagne de cueillette des olives n’est pas interrompue pour autant, car les citoyens bravant le froid sont sortis à leurs champs durant la journée du dimanche dernier pour ramasser les olives. Seulement sur des pistes ayant des côtes, les gens ne se sont pas aventurés à aller avec les voitures. La solidarité s’est vite installée entre ceux qui ont des mulets les prêtant à ceux qui n’en ont pas. Avec cette chute brutale des températures, tout porte à croire que le vrai hiver est arrivé et qu’il va durer avec de la pluie et de la neige qui vont encore se prolonger durant les prochaines semaines. C’est la loi de la nature. Même si parfois elle donne de la chaleur en hiver ou du froid en été avec excès, elle est la seule à détenir le secret du pourquoi de tels dérèglements climatiques. Pour le citoyen, car c’est lui qui supporte les conséquences, il lui reste seulement à juger du bienfait ou du mal fait de ces dérèglements et à chercher les moyens de s’en prémunir de leurs désagréments dans la mesure du possible.
L. Beddar