Une session extraordinaire tourne court

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La session extraordinaire de l’assemblée populaire de la commune d’Akbou tenue dimanche dernier a été « un cauchemar » pour l’exécutif communal. Et pour cause, celle-ci a été interrompue par plusieurs citoyens présents massivement dans la salle des délibérations. «On n’avait pas voté pour ça», «tenez vos promesses ou Barra (dehors !)», clament des dizaines d’habitants de la cité Hira Tahar (ex-cité des nègres). Ces derniers ont fini par envahir la salle. La situation a demeuré tout au long de la réunion, tendue. Les habitants de ce quartier réclament explicitement la satisfaction d’une panoplie de revendications, dont «l’établissement de certificats de conformité à leurs bâtisses, la canalisation d’oued Bulgane, la réalisation d’équipements publics», entre autres. Lors de cette session extraordinaire, l’édile communal a appelé expressément l’ensemble des membres de l’assemblée afin de mettre en exergue la feuille de route de la commune pour sortir de la crise de la décharge. Il y est aussi question de distribuer 07 milliards de centimes comme subventions pour les associations sportives, l’établissement des cahiers de charge pour l’entame de l’opération de bornage et d’aménagement de la décharge communale. «En délimitant la décharge, nous serons en mesure de récupérer 30 hectares et pas 10. Nous ne céderons pas un centimètres carré de la décharge», promet-il. Néanmoins, la séance a pris d’autres tournants. Elle résume bien le ressentiment des habitants de cette localité considérée, à juste titre, parmi les plus anciennes de la ville du Piton ayant voté massivement pour le maire en poste. «Nous bloquerons cette assemblée jusqu’à ce que nos revendications soient intégrées dans l’ordre du jour », réclament-ils. «Ce programme urge dans cette localité. Nous devons engager des travaux dans la décharge afin d’en finir avec cette situation», répondra dans la foulée, le P/APC, M. Bensbaâ. Ainsi, ce dernier promettra aux frondeurs de prendre en charge tous les quartiers de la commune lors du prochain BP qui sera, selon ses dires, doté de 150 milliards de centimes. Concernant l’assemblée extraordinaire, elle s’est penchée sur différents reliquats visés par le trésorier communal, dont la moins-value est estimée à 37 milliards de centimes. Outre la cité Hira Tahar, d’autres citoyens issus d’autres quartiers, à l’image de la cité du Stade et celle de GMS ont également envahi le perchoir pour clamer leurs doléances. Cette réunion a été entièrement marquée par des engueulades, des cris et du brouhaha. Ni les élus, ni l’exécutif, ni le maire en personne n’a pu canaliser cette colère «noire» qui n’a que trop duré selon ces habitants. Des jeunes, des vieux, même une vieille se précipitent pour se saisir du microphone afin d’étaler «leurs préoccupations». «C’est la résultante de l’inertie dans laquelle est plongée la commune depuis si longtemps», estiment les élus de l’opposition. Cette dernière intervient, faut-il le noter, après la dernière assemblée ordinaire tenue le mois de juillet dernier. Le maire a du quitter son siège sans même lever la séance. Il a été par conséquent, hué par de nombreux citoyens réclamant son départ, «le maire, dégage», scandent-ils dans la foulée.

  Menad Chalal    

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