Si dans les villages et villes situés en basse montagne et dans toute la vallée du sud de la wilaya allant des Ouadhias jusqu’à Tizi-Gheniff, les pluies ont été abondantes, dans les localités à plus de sept cents mètres d’altitude, c’est la neige qui a pris le relais.
Depuis l’après-midi d’avant-hier, Ath Boumaâza, Ath Ali du côté de Frikat et Helaoune ou encore Tizi-Oudjeâvouv à la frontière avec Bouira ont été recouverts d’un manteau de neige allant jusqu’à trente centimètres par endroit. Ce fut alors la joie. Car, pour le moment, aucune route n’a été bloquée à la grande joie des automobilistes. «La route est libre et la circulation est normale», nous répondra le maire de Bounouh, M. Rabah Makhlouf que nous avons joint au téléphone. En tout cas, selon notre interlocuteur, toutes les dispositions ont été prises car les engins communaux sont tous sur place et sont à la disponibilité des villages si la situation devenait sérieuse dans les prochaines heures. «Nous ne ménageons aucun effort pour intervenir», enchaînera notre interlocuteur. C’est la même chose du côté de Frikat. «Nos équipes sont mobilisées au cas où la neige tomberait en abondance», nous fera savoir une source proche de cette APC. A Helaoune, là où le gaz naturel n’est pas encore arrivé les habitants n’ont pas attendu ce changement de climat pour s’approvisionner en gaz butane et autres combustibles. «Quand on habite dans un village à plus de mille mètres d’altitude, l’expérience transmise par nos ancêtres est ancrée dans nos mémoires. En plus du bois sec, chaque maison a son stock de bonbonnes de gaz. Nous attendons toujours que la gaz de ville nous arrive», nous dira un habitant de ce village de haute montagne. Ces montagnards ont tous gardé en mémoire ce qu’ils ont enduré durant la neige de 2012 c’est pourquoi, on peut dire qu’ils ont pris toutes leurs dispositions afin que cet hiver ne les pénalise pas. «Nous avons même mis de côté quelques produits alimentaires de large consommation qui ne seront sortis des placards que si la situation l’exigeait. Nos grands parents avaient quand même gardé cette habitude depuis des lustres. Ils ont toujours de l’huile, des figues sèches et de la semoule. En fait, leurs jarres étaient toujours pleines. Devrions-nous mettre tout cet héritage de côté ? Ceci est valable toujours », nous dira un habitant d’Ath Talha. Ce n’est pas encore l’hiver, mais la vigilance est de mise notamment dans l’utilisation aussi bien du gaz naturel que du gaz butane. D’ailleurs, pour éviter des accidents mortels et des cas d’asphyxie, la Sonelgaz et la protection civile ont déjà lancé leur campagne de sensibilisation.
Amar Ouramdane

