La session de l’APW tourne court

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La tension est montée d’un cran, hier, entre les élus de l’opposition et le groupe FFS, qui tient la présidence de l’assemblée, à l’ouverture des travaux de la session ordinaire de l’APW de Béjaïa.

Toutes les tentatives du P/APW, Mohamed Bettache, d’instaurer un climat serein au sein de l’assemblée «pour aller de l’avant» se sont avérées vaines, devant des esprits chauffés à blanc et refusant toute concession. Le point d’achoppement de cette session ordinaire a été le refus du P/APW d’ajouter un point à l’ordre du jour, relatif «au renouvellement de l’exécutif de l’APW et la restructuration des commissions permanentes», tel que proposé par les 22 élus de l’opposition sur les 43 que compte cette APW. Les deux heures durant lesquelles les deux protagonistes se sont livrés à des lectures et interprétations des articles du code de wilaya et du règlement intérieur de l’APW pour faire valoir leur position n’ont aidé qu’à accentuer leurs divergences. La proposition faite par le P/APW de programmer, à part, une session extraordinaire pour le traitement du point lié au remaniement des membres des commissions a été rejetée en bloc par l’opposition qui a insisté sur son intégration à l’ordre du jour de la session d’hier. «Nous vous demandons de soumettre à l’assemblée le vote de l’ajout de ce point à l’ordre du jour. L’assemblée est souveraine et c’est à elle de trancher», a lancé un élu de l’opposition à l’adresse de ses détracteurs. Une proposition contestée par K. Natouri, un élu du FFS, qui met en avant les articles 37 et 62 du code de wilaya, stipulant en substance que c’est le P/APW qui «peut mettre fin à l’activité des membres des commissions et proposer d’autres pour leur remplacement». En clair, la proposition de l’opposition nécessite, selon le 1er secrétaire de la section FFS de la commune de Béjaïa, une autre session pour son traitement. Après avoir tourné en rond durant deux heures, l’assemblée est passée au vote de l’ordre du jour. Les 22 élus de l’opposition, formant une nouvelle majorité au sein de cette assemblée, ont voté contre, aboutissant de facto à la levée de la séance. Accosté par la presse à la fin de cette session, le P/APW a plutôt minimisé les faits ayant émaillé cette session. «Il ne faut pas faire du blocage de cette session un grand évènement. Ce n’est pas aussi grave que cela. Voter contre pour une raison ou pour une autre entre dans le cadre d’un fonctionnement normal d’une assemblée. Peut être, cette session  créera un déclic et une nouvelle dynamique pour son bon fonctionnement. Seulement, j’appelle à la conscience et à la responsabilité de tous les élus de ne pas pousser au pourrissement. En tant que P/APW, je vais travailler pour un consensus. L’ensemble des 43 élus de l’APW sont ici pour répondre aux doléances des citoyens. Concernant le point relatif au renouvellement des commissions permanentes, j’ai appelé au report de son traitement lors d’une autre session, le temps que les esprits se calment. Nous sommes prêts à corriger nos erreurs», a-t-il affirmé. Par ailleurs, Mohamed Bettache a regretté le fait que le Budget Primitif, le point principal inscrit à l’ordre du jour de cette session ordinaire, soit approuvé par l’administration et non délibéré par l’assemblée élue. «En tout les cas, le BP sera adopté d’une manière ou d’une autre. Mais, en tant qu’élus, nous devons défendre notre statut. Les citoyens ne nous ont pas mandatés pour que nous laissions l’administration délibérer à notre place. C’est une honte pour l’assemblée», a-t-il déploré.

Boualem Slimani

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