A l’instar des autres communes voisines, Ait Yahia, à quarante cinq kilomètres de Tizi-Ouzou, souffre toujours d’un déficit en logements sociaux. La plupart de ses habitants logent dans des villages où ils ont hérité de maisons familiales, souvent vétustes. Si les plus nantis ont réussi à réhabiliter leur habitation, les autres continuent à vivre dans la précarité. Les dossiers des nécessiteux qui placent dans les logements sociaux leurs espoirs de sortir de l’habitat précaire, s’accumulent sur les bureaux des services concernés de la mairie et de la daïra. Le président de l’APC d’Ait Yahia nous informe qu’«un projet de construction de cent trente trois (133) logements sociaux ne tardera pas à voir le jour. D’ores et déjà le marché portant sur une tranche de cinquante appartements, est attribué à une entreprise de bâtiment qui n’attend que le permis de construire pour entamer les travaux au lieu dit La carrière». Faisant partie de ce premier lot, trente autres unités seront entamées immédiatement après, en attendant la finalisation du dossier de la deuxième tranche. Le projet qui peut sembler important, ne pourra pas, s’il n’est pas étoffé par d’autres constructions, résorber la crise de logement dans une commune comprenant 48 villages, composés pour la plupart de vieilles habitations, inhabitables. «Les jeunes couples aspirent tous à un logement décent dès la première année de leur mariage. N’ayant pas les moyens de le construire, ils n’ont d’autres solutions que de se rabattre sur le type «Logement Socio Locatif» nous dit un responsable qui ajoute que l’auto-construction, sous forme de «l’aide de l’état à l’habitat rural», a tout de même permis à de nombreux citoyens de construire leur maison dans leurs villages. Quant à ceux qui ne possèdent pas de terrain à bâtir ou de maison à réhabiliter, ils n’ont d’autre choix que de s’en remettre à la commission de distribution de logements sociaux qui ne peut, avec les maigres quotas réalisés, satisfaire que les plus démunis. Cependant, si la demande va sans cesse grandissante, en revanche, l’offre est pour l’heure, inexistante. Les quelques habitations réalisées, il y a quelques années, ont été attribuées à des sinistrés de la commune voisine de Ain El Hammam, dans le cadre d’un relogement d’urgence. Il faut noter que la commune d’Ait Yahia a su contourner le problème du foncier rencontré au niveau du chef-lieu, en optant pour des assiettes de terrain, disponibles aux abords des villages. Pour le moment, c’est le lieu dit «La carrière» qui est retenu pour l’implantation du projet en cours. Bien que reculée, la zone n’empêchera pas les postulants de se bousculer. C’est dire que le déficit est si important que seul un effort de l’état, toutes formules confondues, pourrait venir à bout de la crise.
A.O.T.