L’association ALFA séduit au TRB

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L’événement était important pour les animateurs et les artistes de l’association ALFA de Seddouk qui étaient venus, au Théâtre Régional de Béjaïa, exposer leurs œuvres jeudi dernier.

L’association ALFA a été créée il y a de cela quatre années. Selon sa présidente, Madame Nadia Ait Hamouda, elle avait pour objectif de donner un espace d’expression artistique à la population de la région de Seddouk, particulièrement aux femmes. Mais l’engouement fut tel que l’affluence a surpris tout le monde. Il est vrai que la région manquait cruellement de moyens de loisirs et d’expression artistique. Nadia Ait Hamouda est elle-même artiste peintre. Elle s’est proposée d’animer un petit groupe, entre autres, pour découvrir les talents qui pouvaient se trouver dans les environs. Elle fut elle-même surprise de découvrir que la région de Seddouk regorgeait de potentialités artistiques insoupçonnées. Son initiative a été très appréciée par les autorités qui l’ont encouragée à se lancer, en mettant à sa disposition quelques moyens pour démarrer. Très vite, le public a répondu montrant ainsi l’intérêt qu’il portait pour la chose culturelle. Mais l’idée de la présidente de l’association ne se limitait pas à cela. Consciente de la difficulté de changer les mentalités, et tout en gardant l’association ouverte à tout le monde, elle a pensé à investir dans les enfants, c’est-à-dire, ouvrir une sorte d’école d’apprentissage des techniques de l’art pictural. Très vite, trois groupes d’enfants, depuis l’âge de cinq ans jusqu’à la fin de l’adolescence, furent constitués. Nadia Ait Hamouda fut donc assez vite dépassée par la demande, vu qu’elle était la seule à animer ces activités. Elle a cherché des solutions et a frappé à toutes les portes avant de découvrir l’existence d’un partenariat algéro-français dans ce sens. Après avoir pris contact avec les responsables, elle a été très encouragée à continuer son travail, et fut rejointe par une équipe d’encadreur qui lui a apporté l’aide dont elle avait besoin. Jeudi dernier, au TRB, et suite à la sortie d’une promotion d’une vingtaine d’artistes peintres, l’association est venue présenter au public son travail. L’exposition s’est faite dans le hall du TRB, avec l’aide précieuse du personnel chez qui elle a trouvé « toute la disponibilité » qu’elle souhaitait, insiste-elle. Dans le hall d’entrée, au niveau du rez-de-chaussée, furent exposés les tableaux qui ont été réalisés comme exercices, durant les cours de formation. Il s’agit de reproductions de tableaux classiques : portraits, paysages, nature morte, etc. On est frappé par la qualité du travail, et il faut le reconnaître, il serait difficile pour un amateur de découvrir que les auteurs de ces tableaux ne sont que des peintres en apprentissage. Nous fumes mêmes surpris de découvrir une œuvre assez originale, comme une adaptation du célèbre tableau de Pablo Picasso, «Guerinca», mis au goût de la Révolution algérienne. Au niveau du hall central du premier étage, furent exposées les créations de ces mêmes peintres. Après les avoir initiés aux techniques de la peinture et de l’art plastique, les animateurs de la formation ont demandé à chaque peintre de produire une œuvre personnelle de création sur le thème de l’environnement. Une vingtaine de tableaux ont ainsi été réalisés et exposés au public, venu par intérêt pour l’art ou la simple curiosité mais surpris par la qualité et le sérieux du travail. L’exposition prévue pour trois jours verra, aujourd’hui, défiler les enfants de l’association à qui un travail particulier a été demandé. Chaque enfant devra prendre une bouteille en plastique et imaginer ce qu’il devra en faire pour aider à préserver l’environnement. Son idée devra être exprimée par un travail artistique. Chaque bouteille ainsi transformée en œuvre d’art sera accrochée à un arbre qui trône déjà à l’entrée du hall central. Le tout donnera une œuvre originale qui sera le fruit du travail des adhérents de l’association ALFA. Selon Nadia Ait Hamouda, le travail de son association est en train de déborder sur les autres villages de la région, suscitant des vocations et encourageant le public à laisser son talent artistique s’exprimer. Les autorités locales viennent de s’engager à fournir à l’association plus de moyens, maintenant que les responsables ont compris que l’investissement dans l’art et la culture est porteur de fruit, de cohésion et de développement social. La présidente de l’association reste optimiste et envisage le développement de ses activités, étant convaincue que la femme est porteuse de culture et que les enfants représentent l’avenir. Le public bougiote est vivement encouragé à aller visiter cette exposition et se délecter des soixante-quatorze tableaux qui y sont présentés. Les enfants de la ville, peut-être, y trouveront-ils une source d’inspiration ?

N. Si Yani

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