La femme rurale sur tous les fronts

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C’est une bonne à tout faire. Elle, c’est la femme rurale. Sans aucun statut, ni aucune considération, elle continue à perpétuer ce mode de vie ancestral, pour ne pas dire multiséculaire! Commune à vocation agropastorale par excellence, Ath Mansour enregistre l’un des taux les plus élevés de cette frange de notre société. Même si elle est scolarisée, et qu’elle est entrée de plain-pied dans le monde du travail, la femme rurale garde toujours ses caractéristiques, et demeure attachée viscéralement à la terre nourricière, ainsi qu’aux différentes tâches qu’elle effectue quotidiennement dans ce milieu rustique. Néanmoins, le poids de la tradition demeure toujours pesant sur cette femme, qui doit suivre tout un code d’honneur pour être en symbiose avec la société rigoriste au demeurant. Ici, dans cette contrée, l’on ne badine pas avec les valeurs morales. Malgré la mondialisation et le modernisme à tout va de ces dernières années, la femme rurale reste toujours attachée à sa pudeur et à la conduite ancestrale. Il est question, ici, d’évoquer la femme rurale casanière, c’est à dire celle qui ne quitte pas la demeure conjugale ou parentale, qu’en de rares occasions. Ce mode de vie est encore de mise chez la société Mansourie. Néanmoins, cette valeureuse femme est loin de se plaindre de sa condition et des « recommandations » sociales, peut-être, un peu rigides mais salutaires du reste. Toutefois, à y voir de près, cette femme rurale n’est pas celle que l’on imaginerait, enchaînée et interdite de tout mouvement ; elle bénéficie d’une liberté dans les « limites » morales et sociales…! La femme rurale dans les différents villages de la municipalité d’Ath Mansour est comme toute femme Amazighe, elle sort, se déplace quand il faut, durant des occasions, surtout pendant les travaux champêtres, comme à l’exemple de la cueillette des olives qui bat son plein ces jours-ci, une besogne dans laquelle elles excellent sans concurrents aucun ! Une vie « mignonne », tentons-nous de dire! Dans la foulée, depuis la tombée des dernières pluies, beaucoup de potagers ont été aménagés par ces femmes rurales, lesquelles ont fait pousser dans leurs jardins des fèves, de l’ail, des blettes, des oignons, des cardes,… histoire de s’occuper, et d’avoir des légumes bien frais, surtout bios, lesquels ne sont pas traités aux engrais chimiques. Cette excellente ouvrière et infatigable « abeille » ne s’arrête pas de « butiner » toute la journée. Elle s’occupe du ménage, de l’éducation des enfants, elle jardine, donne à manger aux animaux d’élevage, comme les ovins, les poules, les lapins,…franchement, elle ne se plaindrait pas beaucoup de sa vie de femme rurale! Néanmoins, elle a besoin de plus de considération de la part de la société car c’est, tout bonnement, une bonne à tout faire.

Y. Samir

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