Festival dites-vous ?

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Appelée pour la couverture du Festival des loisirs et sports aquatiques au niveau du barrage Tilesdit, dans la commune de Bechloul, la presse locale a eu toute la latitude pour voir le revers de la médaille. Arrivés tôt la matinée au niveau du barrage où devait avoir lieu le festival, nous avons trouvé plusieurs enfants (filles et garçons) des clubs de la wilaya, entres autres, les lutteuses de l’AL M’chedallah, l’équipe de Taekwondo de Amel de Toghza, etc… grelottant dans un froid sibérien. Le temps était brumeux et la température avoisinait les 02°. La presse locale conviée pour la couverture s’est entassée dans un fourgon pour se rendre sur les lieux de la manifestation. Faute de places, certains se sont déplacés avec leurs propres moyens alors que d’autres n’ont pas pu faire le déplacement. Mais bon, le programme qui nous avait été donné faisait état du premier point de la visite prévue à 10h. Après avoir galéré au même titre que les chérubins, en faisant les allers-retours pour éviter une hypothermie, nous vîmes la délégation ministérielle arriver enfin à 11h55. On croyait que la délégation accusait un simple retard, mais à notre grande surprise, on nous signifia que plusieurs points du programme ont été faits à l’instar de la visite du projet de réalisation d’un camp de jeunes et celle d’un site proposé pour la création d’une école nationale de plongée subaquatique de la protection civile. La corporation a été prise à contre-pied, y compris le chargé de la communication de la wilaya. La suite du programme du Festival était le coup d’envoi d’une course VTT. Mais en réalité pour les enfants qui se tenaient difficilement sur le siège de vélos flambant neufs ramenés dans des cartons et non des VTT, ce fut une véritable débandade sur une pente plus que dangereuse de plus de 10%, heureusement qu’il y avait des encadreurs et autres agents de la DJS qui leur ont barré la route pour leur éviter de tomber. A la lisière du barrage, des chérubins jouaient avec des cerfs-volants devant le regard médusé de leurs camarades de l’équipe de pétanque assis à surveiller leur matériel. Une poignée de pécheurs étaient présents depuis 1h du matin, quelques carpes dans leurs sacs. La délégation ministérielle a assisté toutefois à l’exhibition sauvetage présentée par une équipe de la protection civile, deux jeunes sur leur canoë kayak faisaient les allers-retours, ainsi que de petits voiliers. À noter la présence du vice président de la fédération Algérienne d’aviron et canoë kayak avec quelques athlètes de la sélection nationale champions d’Afrique deux fois de suite mais qui sont restés au sec. Le comble est que Bouira ne dispose toujours pas de clubs d’aviron ni de voile ou encore de canoë kayak. Le développement du sport nautique commence d’abord par la création de clubs dans la discipline, ainsi que des ligues. Il y a quelques années, l’ex ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, en visite au niveau du même barrage, parlait de la réalisation d’un centre sportif d’envergure internationale pour accueillir les équipes nationales dans le cadre de leur préparation au championnat et compétitions continentales et internationales, d’autant plus que le barrage est situé à 20 minutes du site Tikjda. Un projet mort-né puisque réduit à une simple auberge ! Comme lors de la dernière visite, il était aussi question du lancement des disciplines en sports aquatiques au niveau du barrage, un projet tombé à l’eau juste après le départ de la délégation. Le même scénario risque de se reproduire. Dimanche dernier au niveau du barrage, certains présents cachaient mal leurs scepticismes. Le ministre de la Jeunesse et des sports, M. Tahmi, et le ministre des Ressources en eau, M. Necib, ont de nouveau parlé du projet de coordination entre les deux ministères pour le développement du sport aquatique, chose qui permettra la création de l’attraction pour les amateurs du sport aquatique ainsi que pour les familles, d’autant que l’Algérie compte 80 barrages dont trois comptent aujourd’hui des activités dans les sports aquatiques ; une optique et vision qu’il faudrait encourager. L’Algérie dispose bel est bien d’un potentiel humain et matériel non négligeable pour le développement de manière générale et le sport avec ses différentes disciplines en particulier. À titre d’exemple, le site de Tikjda accueille fréquemment les athlètes et équipes qui s’y rendent pour effectuer leurs préparations. Récemment, c’est l’équipe nationale de handball et celle de la marche qui y ont séjourné. Toutes les conditions y existent pour effectuer une bonne préparation. À la fin de la visite, en voulant connaître la suite du programme, le chargé de communication de la wilaya a buté sur une réponse sèche du protocole du wali de Bouira : «c’est bon, prends-les à la tente pour qu’on leur donne des sandwichs, la suite du programme est privée». Un écart de langage et un mépris gratuit à l’égard de la presse qui n’est là que pour accomplir sa mission d’informer, et non pour quémander ou en pic assiette. Un comportement dénoncé par toute la corporation de la wilaya qui a décidé de ne plus se taire devant ce genre de comportement. En plus qu’y a-t-il de privé dans de pareilles visites ?

 A. Mhena

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