Tiraillements au sein du GSPC

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Tous les indicateurs sont passés au rouge ces dernières semaines et la fin de l’année 2005 n’a pas été sereine, voire même sanglante dans le centre du pays. Les récents actes terroristes perpétrés dans les régions limitrophes de la capitale témoignent de quelque chose de pas clair et obligent même certains observateurs de la question sécuritaire à s’interroger davantage sur les raisons de ce regain de violence inattendu. La trêve qu’observent Hassan Hattab et ses acolytes dans les maquis pas loin d’Alger depuis l’avènement de la charte pour la paix et la réconciliation initée par le président de la république serait-elle en train de perdre de sa rigueur ? Ou est-ce un coup de pied dans la fourmilière que vient de donner le nouvel “émir” national du GSPC Abdwadoud Droukdal, l’homme fort du moment, qu’une aile de cette organisation présente comme l’unique interlocuteur avec le pouvoir et à qui revient le dernier mot sur la question de la réconciliation et le dépôt des armes? Deux reportages parus dernièrement dans les organes de presse “El-Hayat” et “Chark El-Awsat” mettent en exergue les points de vue opposés et les différences qui tiraillent les deux leaders du GSPC.Tout porte à coire qu’entre les deux “émirs” le différend est de taille d’autant plus qu’il remet en cause le pacte passé entre de hauts représentants du pouvoir algérien et le fondateur du GSPC, Hassan Hattab. Si on réfère aux déclarations de ce dernier faites dans les deux écrits parus, celui-ci serait entièrement d’accord pour un arrêt de la violence à condition que l’Etat algérien accepte de lever l’accusation de terrorisme dont font l’objet ses éléments, la libération inconditionnelle de Ali Benhadj, l’ex-numéro deux du FIS et de lui permettre de ce fait de jouer son rôle pour l’aboutissement du projet de la réconciliation, et enfin, le retour sur la scène politique du parti dissous. L’auteur de ces déclarations se montre confiant vis-à-vis de la politique du président de la République quant au règlement définitif de la crise qui ensanglante le pays depuis plus de 12 ans. Néanmoins, cela n’exclut pas que Hattab, alias Abou Hamza, conseille à ses troupes auxquelles il demande de mettre fin au combat armé et de garder leurs positions dans le maquis, d’être extrêmement vigilants en attendant que le pouvoir réponde positivement à leurs revendications.Cela dit, dans les maquis du centre du pays et particulièrement dans la banlieue est de la capitale et les régions de Tizi-Ouzou, Bouira et Béjaïa, les groupes terroristes ne sont pas tous acquis à l’idée de la réconciliation. La preuve en est forcément les attentats meurtriers perpétrés il n’y a pas longtemps dans les wilayas de Boumerdès et Bouira. Et cela confirme, si besoin est, qu’il y a toujours des groupuscules en activité qui n’osent pas répondre positivement aux appels de paix lancés par l’ex-chef du GSPC, Hassan Hattab, qui, selon toujours ses déclarations parues dans la revue “El-Hayet” et le journal “Echark El-Aoussat”, ne ménage aucun effort et fait de son mieux pour arriver à convaincre les réticents parmi les éléments de son organisation. L’aile extrémiste constituée majoritairement de groupes qui n’adhèrent pas au projet de la réconciliation active à présent sous les ordres de l’actuel chef du GSPC, en l’occurrence Abdelmalek Droudkal surnommé Abou-Massâab Abdelwadoud. Celui-ci aurait catégoriquement refusé de parler de paix et de réconciliation avec des gouvernants “qui refusent l’application de la loi divine et la chariâa”, selon ses propres déclarations parues dans un communiqué du GSPC diffusé sur internet. Cet “émir” national qui chapeaute actuellement l’aile extrémiste des groupes armés aurait même des accointances avec des responsables de la Kaida et Oussama Benladen en particulier. Une relation que Hassan Hattab avait rejetée et qui serait même au centre du litige qui l’avait opposé aux autres têtes pensantes du GSPC. Mais une chose est sûre pour Hassan Hattab, le fondateur du GSPC qu’il créa en 1998 après avoir quitté le GIA, qui affirme dans une de ses déclarations faites au journal “Echark El-Awssat” que la majorité des groupes du GSPC sont prêts à intégrer la dynamique engendrée par le projet de la réconciliation mais leur décision de quitter le maquis repose sur la faisabilité de la plate-forme de revendications soumise aux dirigeants du pays. Il affirme aussi, qu’il est toujours à la tête du GSPC en défiant ses détracteurs et que des garanties lui auraient été données par des responsables du haut de la pyramide de l’Etat pour arriver à trouver un terrain d’entente afin de faire aboutir le projet de la charte de la paix et la réconciliation initié par le président de la République Abdelaziz Bouteflika. Aussi, le retour du président de la République à Alger permettra, sans l’ombre d’un doute, de remettre en branle la machine de charte pour la paix et la réconciliation dont l’inexorable aboutissement mettra un terme aux animosités de la crise qui a secoué l’Algérie 12 années durant.

Anis. S

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