L’année des vaches grasses

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La fin d’Ikechachen, une période du calendrier agraire correspondant à la dernière semaine du mois de novembre, a sonné l’heure du coup d’envoi de la campagne oléicole dan la vallée de la Soummam. «Il faut procéder à la récolte avant la maturité totale du fruit, c’est-à-dire au moment où l’olive passe de la couleur verte à jaune et rouge», explique un paysan de Tazmalt, l’un des fiefs de l’oléiculture de la wilaya de Bgayet. Cette règle d’or, adoptée par les fins connaisseurs de la filière, est fondée, nous renseigne-t-on, sur le fait que l’étape de maturité appelée stade de véraison, correspond à la concentration maximale de l’huile dans la baie. «Tout retard dans la récolte n’aura que des effets négatifs, comme la fermentation au stockage et la perte de l’huile vierge», souligne un exploitant d’Ouzellaguen. Les oléiculteurs de la vallée de la Soummam sont unanimes à dire que la présente campagne s’annonce prometteuse, tant en volume de production qu’en productivité. En effet, note-t-on, en dépit d’un déficit pluviométrique patent, ayant caractérisé l’arrière saison, la fructification est au rendez-vous. «J’ai pratiquement doublé le volume de ma récolte, en comparaison avec la campagne écoulée, qui est à ranger aux oubliettes», atteste un oléiculteur d’Amalou. Dans cette région d’Ath Aidel, où domine la variété «Azeradj», connue pour sa forte teneur en oléagineux, le rendement se situe autour de 30 litres/quintal, comme en témoigne un septuagénaire de Bouhamza, une commune limitrophe d’Amalou. «Bien des exploitants ont déjà trituré une partie, voire la totalité de leur récolte, et je peux vous dire que la moyenne se jauge à 32 l/q», affirme-t-il, la mine réjouie. Pour sa part, un fellah d’Ath M’likèche, une région réputée pour sa variété «Ahcemlal», relève une infestation modérée des fruits par la mouche à olive. Ce ravageur, qui se développe au détriment des baies, pervertit la qualité de l’huile, tout en induisant une baisse de la productivité. «Nous sommes agréablement surpris de constater que nos vergers sont relativement épargnés par ce parasite. Tous les indicateurs semblent converger pour nous laisser entrevoir un bilan satisfaisant», déclare-t-il sur une pointe d’optimisme.

N. Maouche

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