Les familles sinistrées protestent

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Comme d’habitude, on s’attend toujours à des mouvements de protestation après chaque distribution de logements sociaux, ce qui ne surprend personne ! Mais amorcer des protestations avant l’affichage de la liste des bénéficiaires est une nouvelle pratique ! Dans la commune de Taskriout, des familles sinistrées ont procédé, avant-hier, à la fermeture de la mairie.

La raison ? Eh bien l’une des familles a eu des échos qu’elle ne bénéficierait pas du relogement promis par les autorités. Les familles sont au nombre de dix, mais seulement sept d’entre elles ont été relogées provisoirement en 2012, selon les concernés « celà en attendant un relogement définitif et rapide, comme promis par les autorités ». À l’époque,  l’expertise menée par un bureau d’étude a déclaré que les demeures menacées étaient devenues dangereuses pour l’habitation, car elles risquent de s’effondrer à tout moment. « Au début, nous fûmes relogés dans le centre culturel dans des conditions difficiles, mais nous avons résisté car nous n’avions pas le choix », nous ont déclaré les membres des familles. « Après l’incendie du centre culturel, nous avons été transférés temporairement dans une école primaire. Avant d’être transférés, une nouvelle fois, vers le siège du cantonnement de la garde communal, nous avions signé des décharges nous obligeant à vider les lieux une fois que notre relogement définitif sera devenu effectif », ont-ils ajouté. Mais à quelques jours de la fin de leur calvaire, voila qu’un nouveau problème est venu s’ajouter à leur malheur, la famille du nommé Kamal Bouazza, un des sinistrés (père de cinq enfants), ne bénéficierait pas d’un logement ! « Les autorités m’ont proposé un logement avec mon père et ma mère, comme si moi je n’étais  pas concerné » a-t-il déclaré avant d’ajouter : « les autorités disent que je suis un intrus, mais si je ne suis pas sinistré alors pourquoi m’avoir relogé à l’époque et pourquoi m’avoir obligé de signer la décharge ? ». Pourtant, la décharge qu’il avait signée, en même temps que tous les autres concernés, porte le même cachet et la même date.« J’ai même refait l’expertise de ma bâtisse sur demande des autorités, et ce fut la même conclusion que la première, et, pour cela, j’ai dû débourser 15 000 DA de ma poche », a encore déclaré Kamal, et de poursuivre : « toutes les maisons sont bâties sur la même assiette ; comment se fait-il que six maisons sont déclarées sinistrées et la septième ne l’est pas ? ». Sur le lieu de leur relogement depuis 2013, nous avons remarqué que les conditions sont difficiles ; vingt personnes, dont deux handicapés (un père et sa fille) vivent dans six chambres, « heureusement que trois familles ont loué des appartements ailleurs, sinon on serait sept familles dans six chambres », ont déclaré les concernés. Les protestataires se demandent pourquoi personne n’est venu discuter avec eux. « Seule la gendarmerie s’est déplacée ce matin pour nous demander des informations », déclare l’un d’eux, sur place. « Mais nous n’allons pas céder ! » ont-ils ajouté en chœur. Une solution doit être trouvée rapidement et le blocage de la mairie ne doit pas se poursuivre car beaucoup de citoyens s’étant déplacés sur place se sentent déjà lésés par ce problème ; « qu’avons-nous fait pour être punis de la sorte ? », ont commenté certains d’entre eux.

Saïd M.

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