«Cet hommage le sortirait peut-être de l’oubli !»

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«Nous nous sommes connus en Mai 1999 grâce à un ami. En novembre de la même année, nous nous sommes mariés. Hamid était sans emploi et il avait frappé à toutes les portes. Son père Aïssa était un ancien de 1963, originaire de Timizart Loghbar, relevant de la commune de Tizi-Ouzou. Et en 1997, les autorités locales n’ont rien fait pour lui. J’étais sa bouée de sauvetage au moment où il commençait à perdre espoir car ses projets étaient nombreux et ambitieux : c’était un élève de l’institut national des arts dramatiques de Bordj El Kiffan (1968- 1972). Il avait traduit en arabe parlé et mis en scène la pièce «Le fleuve de la folie» de Tawfiq el Hakim et «Le conférencier et la demande au mariage» du Russe Tchekhov. Il était de la même promotion que Fellag, Médjoubi, Sonia, Dalila Helilou … Le théâtre était sa raison d’être, sa vie et il les voyait partir. Il commençait à perdre espoir. J’étais professeur de mathématiques à Alger. La dernière pièce qu’il joua était «Le cadavre encerclé» de Kateb Yacine. Je l’accompagnais dans ses déplacements. Il était animateur dans les trois chaînes de radio nationale. Ce qui fait très mal, c’est qu’au moment où il reprenait espoir, des mains assassines lui ont porté plusieurs coups de couteaux et nous l’ont arraché le 25 Juin 2001 à Boudouaou. Il a rendu l’âme le lendemain. Hamid est un artiste méconnu des siens et des autorités de ce pays. Cet hommage le sortirait peut-être de l’oubli !»

Propos recueillis par Arous Touil

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