Ce fut la grande pagaille, hier matin, à l'hôtel Lala Khedidja de Tizi-Ouzou où le RND s'était donné rendez-vous pour le renouvellement de la composante de son Conseil de wilaya.
Calme, dérapage, bousculade, des face-à-face violents… Il y en a eu un peu de tout lors de ce regroupement où les deux parties en conflit ont fini par repartir chacune de son côté avec le sentiment d’une mission accomplie. En effet, la délégation venue d’Alger, emmenée par Dr. Fadene et Mme Debache, en remplacement de M. Mihoubi annoncé initialement pour présider ce Conseil de wilaya local électif, est bel et bien reparti avec un PV de réunion, avisé par un huissier de justice, qui a consacré l’élection de 15 membres devant composer, désormais, le nouveau Conseil de wilaya de Tizi-Ouzou. Reste toutefois l’aval de la direction nationale du parti pour que cette nouvelle composante prenne les choses en main officiellement. De leur côté les partisans de l’ex coordinateur de wilaya, Tayeb Mokadem, pour rappel trois fois démissionnaire en moins d’une année, se sont bien fait entendre dans leur tentative d’empêcher la tenue de la réunion prévue. Tout avait commencé de bon matin. Les protestataires (partisans du maintien de Mokadem et fidèles d’Ouayahia), une centaine environ ou un peu plus, se sont regroupés dans la cour de l’hôtel attendant l’arrivée de la délégation mandatée par le secrétaire général du parti, et le début du conclave officiellement prévu à 10 heures. Pendant ce temps là les deux députés Mokadem et Azwaw s’exprimaient face aux journalistes devant lesquels ils rejetaient déjà « la légitimité de la réunion et des membres concernés. » « La base, elle est là avec nous. Les parachutés ne sont pas admis. Nous n’accepterons jamais que des personnes indignes soient projetées à la tête du Conseil de wilaya (…) Comme on a toujours soutenu Ouyahia sans pour autant être contre Bensalah, au niveau national », s’exclamaient-ils d’une même voix. Autour d’eux, leurs sympathisants applaudissent et donnent de la voix pour leur dire leur soutien. L’exercice prendra une bonne demi heure si ce n’est plus avant que le député Azwaw, suivi de la foule, ne prenne la direction de la salle de conférence de l’hôtel où était prévue la réunion. Et là surprise ! Les convoqués au conclave, qui visiblement étaient déjà à l’intérieur depuis un bon bout de temps, venaient eux de terminer leurs travaux. Face à la vague des contestataires qui envahissaient alors la salle par l’entrée principale étroite, la délégation algéroise et plusieurs présents ont dû se replier à l’arrière de la salle et quitter les lieux par la « sortie de secours. » Dans la bousculade, des chaises se sont retrouvées dessus dessous, la vitre de la porte a volé en éclat, et fort heureusement personne ne sera blessé. Les faces à faces et autres échanges d’amabilité entre les partisans et les contres la tenue du conclave ont fini par baisser en intensité laissant place à une seconde réunion restreinte improvisée au salon de l’hôtel, cette fois entre la direction de wilaya du parti sortante et le délégué de Bensalah qui venait de superviser l’élection du nouveau Conseil de wilaya. « On vous demande de ne pas valider cette réunion expédiée en deux secondes », réclamait le député Azwaw à son vis-à-vis. Et à ce dernier de lui demander d’établir « un rapport détaillé pour plaider votre recours. Je le transmettrai à qui de droit ». Dans le second camp, on s’en félicitait déjà de l’élection qui venait d’avoir lieu. « La réunion a eu lieu dans le respect des résolutions du quatrième congrès. L’élection du Conseil de wilaya c’est du ressort des têtes de listes élues aux élections communales et à l’APW, des coordinateurs des communes renouvelées, des secrétaires des coordinations des communes, des députés et des membres du Conseil National. Le quorum a été atteint et l’élection s’est déroulée le plus normalement du monde à main levée devant un huissier de justice. Reste maintenant au secrétaire général du parti de désigner le nouveau coordinateur de wilaya », clamait-on.
Djaffar C.