«Pas question de réduire l'importation des produits essentiels»

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Le ministre du Commerce, Amara Benyounès, a assuré, hier, que la question de réduire l’importation des produits essentiels durant l’année en cours «n’est pas du tout envisageable».

Dans un entretien accordé à l’APS, le premier responsable du Commerce a affirmé qu’«il est hors de question de réduire l’importation des produits essentiels sur l’année 2015». «Ce n’est pas du tout envisageable», a-t-il assuré. Amara Benyounès a réitéré que l’Algérie se trouve dans une situation «très différente» de celle de 1986, lorsque les prix du pétrole avaient également connu une forte chute. «Aujourd’hui, nous avons la chance de ne pas avoir de dette extérieure et d’avoir des réserves de change qui peuvent nous permettre de tenir entre 3 et 4 années», avance-t-il. Mais il soutient que si l’augmentation des importations dans certains pays révèle une bonne santé de leur économie, «la vraie solution pour l’Algérie réside dans la diversification de son économie à travers la relance des secteurs de l’industrie, de l’agriculture et du tourisme». À la question de savoir si le gouvernement a défini un montant-plafond des importations à ne pas dépasser durant cette conjoncture de baisse des cours de brut afin de préserver la balance commerciale, le ministre a répondu que cela dépendra de l’évolution du marché pétrolier et des équilibres macroéconomiques et budgétaires durant les 2 à 3 prochains mois pour décider ou non de l’élaboration d’une loi de finances complémentaire qui déterminera les ajustements. «Le gouvernement suit cette affaire et nous allons gérer et voir ce qu’il y a lieu de faire à très court terme et décider de réajuster ou pas. S’il y aura des ajustements qui doivent être apportés, ils le seront au moment voulu», affirme-t-il. Le ministre du Commerce a indiqué également que deux groupes de travail ont été installés en application des recommandations édictées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lors du Conseil restreint, pour définir les mesures de rationalisation des importations et de lutte contre l’évasion des capitaux. Le premier groupe, installé au niveau du ministère du Commerce, est chargé d’élaborer les actions à prendre pour assurer une meilleure gestion et la rationalisation des achats à l’extérieur. 

«La politique de subventions sera maintenue»

Évoquant le dossier de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Amara Benyounès a assuré que l’adhésion prochaine de l’Algérie à cette organisation «ne va pas brader les intérêts économiques du pays» et que «la politique de subventions sera maintenue». Le ministre du Commerce a indiqué que le 13ème round des négociations multilatérales pour l’accession de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui compte 160 pays membres, est prévu pour le premier trimestre 2015. «Durant ce round, nous saurons, très probablement, l’échéance de notre adhésion à l’OMC si ce sera pour la fin de l’année 2015 ou pas», a-t-il affirmé non sans préciser que l’accession de l’Algérie à l’OMC «ne constitue pas une obsession» pour le gouvernement algérien. «La décision politique a été prise et nous sommes en train de discuter et de négocier à notre rythme. Il faut dire que l’accession à l’OMC n’est pas une obsession mais plutôt un projet mûrement réfléchi », martèle le premier responsable du secteur du Commerce. Se voulant rassurant vis-à-vis de l’opinion publique, qui ne semble pas encore bien saisir les enjeux d’une éventuelle intégration de notre pays à l’OMC, Amara Benyounès a assuré que l’adhésion de l’Algérie à cette organisation multilatérale «ne va pas brader les intérêts économiques du pays», rappelant que l’Algérie a consenti un grand nombre d’investissements, durant ces dernières années, notamment dans le secteur public industriel avec plus de 12 milliards de dollars. Ces investissements, ajoute le ministre, «doivent arriver à maturité et commencer à donner leur fruits». Questionné sur le sort des subventions, telle que celle relevant de l’énergie, suite à une accession à cette organisation, M. Benyounès répond que l’Algérie maintiendra sa politique de subventions. «Nous avons eu des discussions avec l’UE sur les subventions de l’énergie, nous leur avons dit qu’il était hors de question que l’Algérie y renonce», fait-il savoir. «La question des subventions est une politique sociale décidée par l’État en toute souveraineté», insiste-t-il.

A. C.

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