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Pression sur le lait en sachet

Jamais aucune tension sur un produit alimentaire n’a duré aussi longtemps que celle qui perdure sur la disponibilité du lait en sachet.

Le manque de ce produit, ô combien cher aux ménagères, dure maintenant depuis plus d’un mois. Dimanche dernier, certains revendeurs de Ain El Hammam n’ont pas trouvé meilleure affaire que de proposer à leurs clients la vente de deux sachets de lait « normal », concomitamment avec un sachet de lait dit « de vache », au prix de cent dinars les trois. Ce qui donne un prix de revient de plus de trente cinq dinars l’unité. « Comment exiger d’un journalier, dont la famille consomme quatre sachets de lait par jour, de payer les six unités pour deux cents dinars (200,00 DA) ? », peste un client qui n’évite, tout de même, pas de payer les cent dinars requis. Si les passants sont contraints d’  « obtempérer » la mort dans l’âme pour éviter d’acheter le paquet de « lahdha », les habitants des villages préfèrent s’approvisionner, près de chez eux, chez le revendeur local. « Ils nous apprennent que le lait est disponible tous les jours, mais à vingt sept (27) dinars le sachet », dira l’un d’eux. Quel que soit le lieu de vente, ce sont finalement les consommateurs qui paient plus cher la facture. Sachant qu’ils n’ont rien à craindre de personne, les commerçants continuent à se sucrer sur le dos des pauvres citoyens. Le lait, devenu une denrée rare, est utilisé comme appât pour fidéliser la clientèle. Les habitués des magasins trouvent toujours leur quota sous le comptoir grâce à leurs relations. Pour cela, ils sont astreints, indirectement,  à faire une partie de leurs emplettes à des prix pas toujours abordables chez leur « ami ». Pourtant, les superettes qui mettent en vente de grandes quantités de lait n’augmentent pas leurs prix, quelles que soient les conditions d’approvisionnement ou les difficultés auxquelles ils font face, même durant les jours de neige.  Depuis que ce produit est sujet à controverse, il focalise, chaque matin, les discussions en ville ou autour des points de vente. Chacun y va de son commentaire. Mais une question s’impose : Les usines ne produisent-elles pas suffisamment de lait, ou est-ce au contraire, c’est la consommation des citoyens qui a brusquement augmenté ? Le vendeur que nous avons abordé nous confie : « ce sont les distributeurs qui nous imposent un quota de lait de vache. Nous sommes, de ce fait, obligés de l’imposer, à notre tour, aux clients ».

A. O. T.

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