Aït Menguellet au Zénith de Paris

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Lounis Aït Menguellet se produira au zénith de Paris ce dimanche 11 janvier à 16 heures à l’occasion du nouvel an Berbère 2965 coïncidant chaque année avec le 12 janvier. 

Lounis a choisi donc Yennayer, qui symbolise l’identité Berbère, et le Zénith, où il a triomphé il y a 30 ans (1985),  pour un concert et une première sortie publique ici en France pour interpréter, entre autres, les chansons de son nouvel album Isefra (Poèmes), sorti le 20 mai aux éditions Izem (Algérie). Avec sa puissante poésie, son verbe fort et la profondeur du sens, il compose les 8 chansons de cet opus, voulu cette fois-ci le pluriel de Asefru. Un Disque qui s’ajoute à un répertoire riche qui a fait de l’enfant d’Ighil Bouammes, dans la wilaya Tizi Ouzou, une vedette et une icône de la chanson Kabyle. Lounis a fait de son répertoire un véritable parcours d’un militant de la cause Berbère mais aussi un témoin fidèle d’une société algérienne en mutation marquée souvent par des mécontentements et des déceptions qu’il nous fait sous-entendre dans ses chansons. Il monte au Zénith de Paris avec une feuille blanche, « Tawriqt tachevhant », l’album de 2010 et une autre remplie de poèmes « Isefra» 2014 ; les deux derniers tubes d’une longue carrière débutée en 1966  pour célébrer Yennayer 2015. Accompagné de son fils Djaffar,  son musicien incontestable, qui est aujourd’hui  son incontournable musicien, qui a  apporté sa touche à plusieurs albums. Le fils et le père sont donc un duo inséparable d’un orchestre composé  généralement d’une guitare, d’une derbouka (une percussion), une flûte et un clavier mais avec beaucoup de verbes et de mots forts qui traduisent les vérités de son époque inspirées de son village, de la Kabylie et de la société algérienne en général. Lounis ne fait pas de politique, et il conteste toute implication ou appartenance à quiconque mais sans pouvoir s’empêcher d’imprégner ses chansons et ses œuvres poétiques de la politique et de la lutte pour sa culture et son identité à travers lesquelles on peut dénicher le sens dans les métaphores et des symboles que le poète-chanteur utilisait. En  2005, il a fait parler le sage dans l’album « Yenna-d u-Mghar » pour creuser dans les profondeurs d’une société et ses contrastes au moment où les valeurs de la société traditionnelle, la sienne, se dissipent à la lumière de la nouvelle donne politique reliée essentiellement à l’après évènements de la Kabylie en 2001. Elle, cette société aussi a besoin de son étoile, Lounis, pour éclairer le sombre de ce temps des mutations profondes comme il le disait bien dans l’une de ses chansons « Afenan » (l’artiste) dans son album « Achimi » ou (Pourquoi). A quelques jours seulement de ses 65 ans, le 17 janvier prochain, Lounis Ait Menguellet, avec plus d’une quarantaine d’années de présence sur la scène, reste l’illustre de la chanson Kabyle, l’infatigable militant de la langue et de la culture amazighe, mais aussi le poète le plus fertile et productif de son temps. Sa réputation a franchi les frontières et a marqué des générations. Après sa tournée en Kabylie et Alger (Algérie) en juillet, Ait Menguellet donne rendez –vous à ses fans en France cette semaine au menu des Isefra et un voyage au cœur de la Kabylie plein de nostalgie et de souvenirs.                                                                    

Karim Zennad

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