Un rassemblement populaire pour samedi prochain à partir de dix heures devant l'APC et opération ville morte pour le mardi qui suivra.
Ce sont là les deux principales actions retenues par la coordination des villages de la commune de Azazga pour réaffirmer leur exigence sur le départ de l’ensemble des élus de la municipalité. L’information est confirmée par M. Allouache, un membre actif et influent de la coordination des villages qui compte ainsi réinvestir le terrain plus intensément et relancer la protesta de plus belle. « Nous ne changeons pas de cap, notre mouvement est populaire et restera pacifique. Par ces deux actions, c’est toute la population qui réaffirme son désir de voir ces gens là partir. Elle ne veut plus que ces élus la représentent. La population est déçue et même révoltée de leur gestion. Elle exige la dissolution de l’APC. La réclamation du mouvement est claire et elle est portée sur terrain de manière pacifique et civilisée », dira cet autre animateur de la coordination. Visiblement à travers les manifestations projetées pour samedi et mardi prochains, la coordination des villages d’Azazga entend faire une démonstration populaire et réaffirmer par la même occasion que son mouvement initié en septembre dernier pour « exiger le départ de tous les élus » est loin d’être essoufflé. Depuis, doit-on le rappeler, l’étage du bâtiment réservé aux élus est fermé et ses derniers (y compris le maire) sont interdits d’accès à leurs bureaux. Pour ce faire, les protestataires qui restent organisés autour de la coordination des cinq villages frondeurs, à savoir Hendou, Cheurfa N’Bahloul, Flikki, Aït Bouada et le chef-lieu d’Azazga, ont mis en place des brigades qui se relayent, qu’il vente ou qu’il pleuve, pour faire respecter cet ordre. Mais voilà que le mouvement a entamé maintenant son quatrième mois et aucune solution ne semble se profiler à l’horizon. La population locale qui avait entre temps interpellé les ministres de l’Intérieur et de la Justice après la sentence de la commission de wilaya diligentée par le wali qui a blanchi dans son rapport final les élus décriés, a cru détenir une suite à ses doléances avec la venue annoncée du ministre de la Justice dans la daïra. Finalement, cette virée, qui était loin de constituer une simple rumeur de rue pour avoir été évoquée au sein même des administrations régionales, n’a pas eu lieu. Du moins jusque là. Pour information, une commission du même ministère s’est bel et bien déplacée au tribunal d’Azazga durant la période qui a suivie le bruit de la venue du ministre him self, indique une source au fait du sujet sans pour autant s’avancer sur la moindre indication sur l’objet de cette mission. A-t-elle un rapport avec le blocage de l’APC ? « Peut-être ? » « Peut-être pas du tout! » Personne ne sait à Azazga. Et pendant ce temps, les jours passent et le blocage de l’APC perdure, combien même l’état civil fonctionne normalement ! Les contestataires indiquent : « On n’a été approchés par personne. Certes il y a des intermédiaires qui tentent les bons offices, mais c’est sans crédit. À vrai dire, on n’attend plus rien de l’administration locale. Celle-là on a eu son message. On attend un signe du ministre de l’Intérieur. » Et attendant ce signe, ça à tout l’air que la coordination veut mettre la pression sur l’administration centrale et régionale avec ce rassemblement annoncé pour ce samedi donc à partir de 10 heures devant l’enceinte de la mairie. Une action qui sera suivie, deux jours après, par une opération ville morte et grève générale à travers tout Azazga. Voilà un défi que se lance la coordination pour montrer que le mouvement qu’elle porte est celui de toute la population de la municipalité d’Azazga. Et partant démentir les dires de certains élus de l’exécutif décrié qui aurait laissé entendre lors d’une récente entrevue avec le wali ébruitée que les contestataires « sont minoritaires ». Il se dit, en effet, que des élus de la majorité contestée ont été reçus il y a de cela une dizaine de jours à la wilaya de Tizi-Ouzou pour réclamer l’intervention de la force publique. Une doléance à laquelle le wali n’aurait donné aucune suite.
Djaffar C.