Basta !

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La RN 12 a été encore fermée, avant-hier à Tizi-Ouzou. Cette fois, ce sont les habitants de la localité de Tala Toulmouts, dans la commune de Tizi-Rached, qui l’ont bloquée au niveau de leur localité. C’est la deuxième fois en l’espace de quelques jours que cette route subit le même acte. Dimanche dernier, ce sont les transporteurs universitaires et urbains qui l’ont fermée à l’aide de leurs bus à la hauteur de la résidence universitaire de Oued Aissi et à la rocade sud. Les revendications des uns et des autres protestataires différent, peut-être, mais l’action a fait une seule victime : le voyageur, ou le citoyen tout court. C’est lui en effet qui a payé les pots cassés. Jeudi, comme dimanche, des milliers de citoyens, pris au piège, ont souffert le martyre sur place. Si certains ont du rebrousser chemin, abandonnant tout bonnement ce à quoi ils se sont levés tôt, d’autres, dont l’affaire du jour est urgente, ont mis à rude épreuve leur jambes. Avaient-ils un autre choix ? Certainement pas, sinon, ils n’auraient pas dû parcourir plus d’une dizaine de kilomètres à pied. «  Au moins eux, ils en ont la force » rétorqueront les vieux et vieilles dont au moins quelques dizaines ont fait partie de ces infortunés de la route. Ils doivent, être en effet, plusieurs cas de cette catégorie qui ont dû rater leur rendez-vous médicaux. On cite cette catégorie de personnes prises en otage, car elle doit être la plus accablée, pour ainsi dire, suite au blocage de la route. Même si, dans certaines situations, le ratage d’un tel rendez-vous, n’a pas lieu d’être cité devant d’autres cas plus graves. On pense notamment aux cas de malades urgents transférés par ambulances et autres moyens. Car, autant le dire, certains protestataires sont «  intransigeants » pour ne laisser passer personne. Sinon, les autres affaires urgentes, relevant d’autres domaines que celui de la santé sont à la pelle. On ne se lève sûrement pas à 5h, 6h du matin pour descendre sur Tizi-Ouzou, par simple plaisir.  Et puis il y a aussi, des voyageurs venus d’ailleurs, des autres wilayas, sachant qu’il s’agit d’une route nationale, cette RN12 qu’on ferme à tout va. Passons également, toutes ces pertes, économiquement parlant, qu’une telle situation peut inévitablement engendrer. A-t-on pensé au fait à tous ces gens ? Qui sait ! En tous cas, ces derniers sont unanimes à dire ou à crier haut et fort «  basta ! ». «  Les victimes » de cet autre genre de terrorisme qui ne tue pas certes, du moins jusque là  mais qui torture assez fort physiquement et moralement, condamnent tout bas, cette horreur qu’ils se voient subir malgré eux. Ils sont également unanimes à se demander où est bien l’état ? Force est de constater, en fait, que les autorités compétentes n’interviennent jamais dans pareille situations. Les voyageurs se trouvent ainsi livrés à eux-mêmes, ne sachant pas sur quel pied danser. En somme, protestataires et autorités doivent changer de « langage ». Les premiers doivent opter pour une autre forme de protestation, quel que soit leurs revendications, aussi légitime soient-elles, car, autant le dire, rien ne peut justifier le blocage de la route, une route nationale de surcroit. Les autorités doivent s’affirmer dans pareils cas et ne pas faire la sourde oreille devant les réclamations exprimées par les manifestants et surtout leur attitude face aux répétitifs blocages de la route. Car jusque-là ces dernières se sont distinguées par leur absence. Elles donnent la parfaite impression de ne soucier guère. Cela n’est d’ailleurs pas propre à la wilaya de Tizi-Ouzou. Ailleurs aussi, on accorde que de peu d’importance à ce genre de protestation. Comme si l’administration n’est nullement concernées. Sinon comment expliqué le fait que la RN 9 soit bloquée trois jours durant, du coté de Béjaia, à Souk El Tenine, plus exactement, sans que personne ne lève le petit doigt. On parle ici que des routes nationales, sinon pour les chemins de wilaya, c’est pratiquement devenue monnaie courante en kabylie, notamment, que ce soit à Tizi-Ouzou, Béjaïa, Bouira ou à Boumerdès. 

             

M.O.B

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