La coordination des villageois durcit le ton

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La Coordination des villages de la commune d’Azazga a réaffirmé, hier, lors d'un imposant rassemblement, qu'elle n'est pas prête de céder dans sa quête de la dissolution de l'APC.

«Azazga ne s’inclinera pas ni ne se cassera. On ira jusqu’au bout tant qu’on est dans notre droit », balançait du haut du nouveau siège en chantier de l’APC, cet animateur de la coordination. La première dalle de la bâtisse donnant sur la rue principale a été improvisée à l’occasion en tribune où se sont relayés quasiment l’ensemble des délégués des villages composant la coordination. Manière de réaffirmer l’engagement de toute la population d’Azazga dans cette bataille contre les élus de la municipalité plus que jamais sommés de plier leurs cartons et partir. En face, la foule grossissait au fil des minutes. Le carrefour est vite densément occupé. Ils étaient plusieurs centaines en effet à répondre à l’appel de la coordination dans la matinée d’hier. Les orateurs, visiblement offusqués par certains développements qui ont émaillé leur mouvement, ont été très offensifs et virulents dans leurs propos. Citant nommément des personnes à leurs yeux « mouillées ou complices dans ce qu’endure leur région, les contestataires n’auront épargné ni le chef de daïra de la localité ni le chef de sûreté de daïra, ni le wali, ni certains entrepreneurs de la région ni encore moins le maire et son exécutif. Mêlant l’humour à la dérision, un des intervenants s’en prendra, en parfait pince-sans-rire, à ces derniers qui ne font que s’accrocher, selon lui, aux indemnités qu’ils touchent. « Elle est là la souveraineté populaire. Ecoutez-là! On ne vous demande pas plus que d’appliquer la loi. (…) 120 parcelles de terrains ont été volées à Azazga. C’est du physique et quiconque peut venir voir et le vérifier de lui-même. (…) Mais quand quelqu’un ne veut pas voir, au lieu de dire qu’untel a volé un terrain, il dira à la place qu’untel a construit sans permis… Voilà comment on réduit un détournement à un fait banal. Voilà comment la commission d’enquête n’a rien trouvé de condamnable. Et là ce n’est qu’un petit exemple ». Rachid Allouache, le plus attendu des intervenants, qui tenait ces propos, a été sans concession. Il débordera même largement en évoquant « des complicités organisées » à différents niveaux pour déposséder Azazga de son foncier et partant la disqualifier dans sa prétention à passer Wilaya lors du prochain découpage électoral. « Qui n’a pas entendu parler qu’Azazga sera promue wilaya ! Et bien il y en a à qui ça ne plait pas », s’exclamait-il. « Et la meilleure manière de priver Azazga de ce statut, c’est de bouffer son foncier. On dira alors qu’il n’y a pas d’assiettes pour implanter les structures et les institutions qu’il faut ». « Allez-y voir la nappe du Sébaou! Les camions Mercedes pillent au quotidien le sable qu’ils acheminent vers Blida. Mais on n’y touche pas, on ne les arrête pas car ça appartient à flen, et on vient m’arrêter moi car j’ai dit des vérités. Ils étaient où quand ces voleurs de terrains bloquaient la route en pleine ville d’Azazga avec des engins pour réaliser des dalles sur des constructions… sans permis? », s’interrogeait-il encore face à la foule toute acquise à sa cause. Et de poursuivre: « On est un mouvement pacifique et on le restera jusqu’au bout. On ne se chamaillera jamais avec la police, ni avec quiconque. On laisse la police s’occuper de ses missions. Nous, nous voulons juste le départ de ces élus qui ne nous représentent plus. Ils ne se soucient pas de nous. La preuve, quatre d’entre eux sont actuellement en France. Ce qui les intéresse, ce sont les 5 millions sept cents qu’ils touchent chaque mois », clamait encore Allouache avant de glisser un message au wali : « Qu’il fasse un geste de bonne intention pour régler cette crise. Pourquoi, partout, on a procédé à la démolition des constructions illicites et pas à Azazga? Qu’il ferme la crèche. Ce sont des locaux de la collectivité ce sont nos enfants qui doivent en profiter pas des tiers qui se cachent derrière une association pour fuir la réglementation et imposer à nos enfants des inscriptions à 5000 DA ». A noter qu’avant que la foule ne se disperse dans le calme, un appel a été lancé pour la population à venir encore plus nombreuse à la marche prévue après-demain mardi. Les contestataires veulent également faire d’Azazga une ville morte ce jour-là.

D. C.

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