Belle journée de fête à Béjaïa

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La journée était très belle à Béjaïa en ce douze du mois de janvier, premier jour du calendrier agraire berbère, représentant le nouvel an amazigh. Le temps printanier a permis à beaucoup de familles de sortir, sous le beau soleil de Yennayer. Les écoles étaient fermées et les enfants libres. La fête pourtant ne s’était pas annoncée joyeuse ces derniers jours. Les festivités de ce premier jour de l’an avaient commencé samedi dernier, quand la Maison de la culture Taos Amrouche avait ouvert ses portes en organisant une exposition de produits traditionnels venus des quatre coins de la wilaya. En ce premier jour, il n’y avait pas eu beaucoup de visiteurs. Du coup, une certaine tristesse s’était installée sur les lieux, et même les exposants s’étaient montrés un peu agacés et inquiets. Le deuxième jour était un peu plus animé et l’atmosphère commençait à évoluer. Mais c’est en ce troisième jour, premier de l’an amazigh 2965, que la fête a réellement commencé. C’est pour dire qu’il y avait beaucoup de visiteurs. La Maison de la culture n’arrivait plus à contenir les foules de visiteurs venus célébrer cet événement auquel tous les berbères s’identifient. À l’intérieur, plusieurs activités se sont déroulées simultanément dans une joyeuse cacophonie propre aux jours des grandes fêtes. Entre les stands de céramique, les vendeurs de figues sèches, d’huile d’olive et de miel, les beaux gâteaux traditionnels, tels le Cake, les makroutes, les gâteaux à base d’amandes, de dattes, de figues, le sfendj, gâteau de circonstance, les objets traditionnels de toutes sortes, ainsi que les robes et les tissus, les visiteurs se sont donnés à cœur joie. Avec les dégustations, les rencontres, les échanges, les embrassades et les souhaits de bonne année, l’atmosphère était vraiment à la fête. Alors que dans le hall central était organisé un défilé de mode, une pièce théâtrale était jouée dans la petite salle des spectacles, tandis qu’un gala de musique se déroulait dans la grande salle. La foule était tellement nombreuse que les espaces ne suffisaient pas à contenir tous les visiteurs. Mais cela n’a pas empêché les jeunes, venus en nombre, d’improviser en petits groupes d’autres festivités, empreintes de rire et de joie. Ainsi, à l’intérieur même de la grande salle, des cercles de danseurs s’étaient formés, ajoutant à l’animation du groupe qui se produisait l’ambiance des jeunes en train de s’éclater. À l’extérieur, sur un côté de l’esplanade, un espace de jeux a été aménagé pour accueillir les plus jeunes des enfants, avec un manège, un toboggan et d’autres jeux qui leur ont été destinés, faisant la joie de ces petits et de leurs parents. En même temps, de jeunes artistes peintres exécutaient un travail collectif pour la réalisation d’un magnifique tableau, célébrant ce jour de l’an. D’un autre côté nous avons pu remarquer la présence de visiteurs étrangers à la région. Ainsi, des artistes venus de loin se sont joints à la foule pour déguster ces moments de pure joie et partager et vivre cette fête qui n’est pas spécialement célébrée partout de la même manière. Au milieu de cette foule, il y avait deux femmes qui ne pouvaient passer inaperçues, car habillées de mille couleurs. Nora, la femme clown, venue d’Alger, avec sa cousine Chehrazed, et aussi avec Kamel Aderkichi, responsable d’une troupe de théâtre. Ils sont venus d’El Harrach jouer à l’occasion de Yennayer à Aokas, où ils s’étaient produits dans la journée avant de venir visiter la Maison de la culture de Béjaïa. L’atmosphère leur a tellement plu que Kamel songe sérieusement à revenir s’installer quelques temps dans la région. Le climat est bon, les talents nombreux et l’atmosphère est propice à la création artistique. Emportés par l’ambiance festive, Nora s’est mise à danser emportant quelques visiteurs dans son élan ; créant un moment de partage et de convivialité supplémentaire. Aujourd’hui, d’autres activités sont aussi programmées, dont une conférence sur Yennayer à l’université dans le campus d’Aboudaou, une représentation théâtrale à la Maison de la culture, un jeu de clown, un repas traditionnel pour les nombreux invités, venus de plusieurs wilayas dans le cadre de la caravane du HCA, le Haut Commissariat à l’Amazighité. Certains lycées, à l’exemple de celui des frères Mokrane, ont eu l’idée de célébrer la fête par l’organisation de jeux et de concours, permettant aux élèves d’exprimer leurs talents et marquer cette journée spéciale par le partage de moments de joie et de convivialité. Assegas Ameggaz à tous.

N. Si Yani

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