Les producteurs de la pomme de terre tirent la sonnette d’alarme

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Les producteurs de pomme de terre au niveau de la wilaya de Bouira montent au créneau et n’hésitent plus à tirer la sonnette d’alarme.

Si la situation demeure inchangée, les prix de la pomme de terre vont grimper en flèche d’ici quelques semaines », ont-il prévenu mercredi dernier, lors d’une rencontre entre les opérateurs économiques et les agriculteurs de la région au niveau du siège de la DSA. Il faut dire que les craintes émises par ces agriculteurs, sont justifiées, car selon eux, le Système de régulation des produits agricoles de large consommation (SYRPALAC), n’aurait pas fait le renouvellement des stocks de ce tubercule. Pour rappel, cet organisme de régulation, a déjà fait l’objet de nombreuses critiques, et ce, pour les mêmes raisons. Ainsi, au mois de novembre dernier, M. Abdelaziz Ait Abderrahmane, directeur général de la Régulation et de l’organisation des activités auprès du ministère de l’agriculture, a souligné que le Syrpalac, n’a pas pris en considération, les signaux d’alertes émis par son département. «Nous avons lancé un signal dès le début septembre, quand les prix ont commencé à augmenter, pour faire rentrer sur le marché les quantités stockées. Cet appel n’a pas été pris en considération (…) Le marché n’avait pas été alimenté à temps». Mercredi dernier donc, et en présence de M. Akkouche Malek, un représentant de la DSA et M. Boualem Akrouche de Mac Soummam, ainsi que M. Bouzini Mustapha, président du Conseil interprofessionnel régional de la pomme de terre (CIRPT), M. Messaoud Boudhane, président de l’association des Maraichers, tout ce beau monde s’est réuni autour d’une table pour faire un point sur la situation. Et le moins que l’on puisse dire, est que les débats étaient houleux. «Votre présence aujourd’hui est quasi inutile», lance un agriculteur à l’adresse du représentant du Syrpalac. Avant d’ajouter : «Votre présence était plus que pour encaisser en début de saison avant d’entamer la récolte. Aujourd’hui, nous avons connu des jours où notre marchandise a été bradée, ce n’est que maintenant que les prix se stabilisent autour de 35 à 38 da le kg». En réponse à ces interpellations, le représentant dudit organisme présentera une offre qu’il a jugée «équitable». «Nous vous proposons de vous acheter 5000 tonnes de pommes de terre de qualité avec un calibre standard et non vertes. À ce titre, on propose d’acquérir ce stock pour le prix de 35 DA le kg». Ce responsable, précisera par ailleurs, qu’il s’agit du renouvellement du stock de sécurité. Il y a lieu de souligner que l’ensemble des producteurs ont déjà arraché et vendu leurs tubercules, les 5000 tonnes prévues initialement à l’achat par l’opérateur économique ne trouveront aucun écho, si ce n’est des critiques acerbes. Par la suite, et après plusieurs heures de négociations très agitées, certains producteurs de pommes de terre ont finalement lâché du lest, en concédant à leur vis-à-vis, la vente de 2000 tonnes de tubercules au prix de 40 da. Cette somme, devra recevoir le «OK» du Ministère de l’Agriculture avant que le Syrpalac ne procède à l’achat. Dans la foulée, les producteurs présents, ont exigé la signature de convention, non pas à la saison, mais à l’année pour l’ensemble de leurs productions avec des prix variant entre l’été et l’hiver pour la pomme de terre d’arrière saison. En outre, ces mêmes cultivateurs, ont émis la doléance que le Syrpalac ne fasse aucune retenue sur les cargaisons livrées. Autre point soulevé par ces producteurs, celui relatif à «la nécessité» de déstocker les tubercules lors des périodes de soudures entre les deux récoltes et non pas quelques jours avant le début de leurs récoltes. «À l’heure actuelle, nous sommes perdants sur toute la ligne. Chaque année, le déstockage des patates intervient au moment des récoltes et de ce fait l’abondance sur le marché nous fait perdre de l’argent », soulignera M. Boudhane. De son côté le chargé de mission de la Syrpalac, notera le fait que son organisme n’a pas la charge du déstockage. Cette mesure, relève selon lui de l’Office national interprofessionnel des légumes et viandes (ONILEV).

Ramdane B.

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