«La non participation du pouvoir dans toutes les initiatives de sortie de crise a fait que les multiples propositions similaires avaient directement abouti à un échec », a souligné d’emblée à Amizour samedi dernier Yahia Boukelal, député et fédéral du FFS de Bejaïa lors d’une rencontre avec des citoyens de cette localité et ce dans le cadre de la campagne de vulgarisation du projet de reconstruction du consensus nationale, cheval de bataille du parti d’Ait Ahmed. A cet effet, le conférencier, en revenant sur la chronologie des démarches du FFS en vue d’arriver à un consensus de toute la classe politique du pays, expliqua que « ce projet n’est qu’une continuité des propositions du FFS lancées depuis l’ère de la clandestinité car ajoutera-t-il, ce consensus est un héritage historique qui nécessite une reconstruction. » Rappelant les différentes sorties de consultation et de travail de proximité à l’effet d’associer la société civile et la classe politique à ce projet, l’orateur rassure la base de son parti qu’il y a d’ores et déjà des signes forts quant à l’adhésion de la population à l’initiative, acculant même le pouvoir du fait de sa participation, car cela va à un changement pacifique du système par une transition démocratique sans violence, à condition d’assurer le maintien du cap de la démarche. Lui emboîtant le pas, le sénateur et membre du secrétariat national du plus vieux parti d’opposition Brahim Meziani a rappelé que le processus du projet en question a débuté en 2013 lors de la conférence économique et sociale, rappelant en outre les débats à l’APN sur l’utilisation du gaz de schiste en novembre de la même année que le FFS avait boycotté. L’orateur estime, par ailleurs, que le sujet des richesses naturelles, plus particulièrement les hydrocarbures fédérera les Algériens autour d’un consensus, tout comme la séparation du pouvoir judicaire du pouvoir exécutif pour assurer une justice indépendante, socle d’un Etat de droit et démocratique, à condition, finira-t-il, qu’il y ait une sincère volonté politique du pouvoir pour opérer un réel changement.
«C’est l’affaire de tous»
Dans le sillage des consultations sur la «Reconstruction du consensus national», initiée par le parti de Hocine Ait Ahmed, le sénateur FFS « Brahim Méziani » a animé ce vendredi 16 janvier, une conférence dans la commune d’Ait-Smaïl.En ouverture et devant une assistance fort nombreuse, car c’est une région à forte coloration FFS, et après avoir écouté l’hymne national et observé une minute de silence à la mémoire des victimes du combat pour l’instauration de la démocratie à travers l’histoire de l’Algérie, le P/APC d’Ait-Smaïl, Nacer Abdoune, a pris la parole pour souhaiter la bienvenue aux présents et une heureuse nouvelle année à tous les Imazighens à travers le monde. Il a, en plus de cela, souligné l’importance du mois de janvier en relatant les événements majeurs qui ont marqué la scène politique nationale et qui se sont produits durant ce mois.Dans son intervention, le sénateur a mis l’accent sur l’importance du projet initié par son parti pour tenter de concilier tous les acteurs de la vie politiques nationale. «Au risque de voir la nation se disloquer, il est vital de se serrer les coudes et de se concentrer sur ce qui unit les Algériens», selon lui ; «même, le pouvoir a besoin de ce consensus» a-t-il précisé.Toujours selon le sénateur Meziani, après plus de 45 rencontres initiées avec des partis politiques, des personnalités et associations, beaucoup de points de convergence sont apparus, à savoir : la protection des ressources nationales, la préservation de l’unité nationale, de l’intégrité du territoire et la sécurité de la nation. Concernant la CNLTD, l’orateur a déclaré que son parti n’est pas contre cette organisation et son projet, mais qu’à la différence, le but de son parti s’inscrit dans la continuité et se veut plus rassembleur et n’exclut personne : «Tout acteur capable d’apporter sa pierre à l’édifice est le bienvenu». Après la première conférence, laquelle, d’après la proposition du parti, est prévue aux alentours du 22 et 23 février, une matrice de consensus sera dégagée, mais qui pourrait être amendée durant la deuxième conférence. Pour réussir la conférence, deux préalables majeurs ont été mentionnés par l’intervenant, à savoir le préalable d’éthique durant la conférence et un préalable politique qui est celui de l’instauration d’un État de droit. «En ce moment, le FFS n’impose rien, il joue le rôle de facilitateur et de catalyseur, mais, durant la conférence, il parlera de sa voix et fera des propositions de sortie de crise au même titre que tous les autres participants» a-t-il tenu à préciser. A la question si le pouvoir est prêt à céder, l’orateur a précisé que le FFS n’est pas le pouvoir et qu’il ne peut répondre à la place de ce dernier. « Mais, par contre, si la conférence échoue, ce sera la faute du pouvoir et non celle du parti » a, encore ajouté le conférencier. Concernant la relation litigieuse entre son parti et le RCD, l’orateur ne s’est pas trop étalé ; il s’est contenté d’affirmer que «le RCD ne veut pas discuter avec nous ». Finalement, le sénateur a tenu à parler de la relation entre l’APW et le Wali ainsi que du blocage que connaissent tant de projets au niveau de la wilaya de Bejaïa, il a tenu à affirmer que son parti n’est plus capable de travailler avec le wali actuel. « Nous voulons un wali qui œuvre pour le bien de la population» a-t-il précisé.
N. Touati/ Saïd M.
