Afin d’évaluer les résultats de la ligue de boxe de la wilaya de Béjaïa, nous avons accosté à la salle Opow son président, M. Khellifi Youcef, qui nous les a détaillés tout en exposant les manques de la discipline, qui constituait jadis la fierté de la wilaya.
La Dépêche de Kabylie : Peut-on connaître les résultats des clubs affiliés à la ligue de Béjaïa depuis le début de la saison sportive ?
Khellifi Youcef : On a eu de bons résultats lors de cette première moitié de la saison sportive. Lors du dernier championnat national des cadets qui s’est déroulé à Boumerdès, nous avons eu 2 médailles d’or, 3 en argent et 4 en bronze. C’est l’équipe de l’Olympique de Seddouk qui a eu les deux médailles d’or ; c’est une grande fierté pour nous surtout que ça vient d’une équipe en plein renouvellement ; elle confirme son retour sur la scène nationale du noble art avec des techniciens confirmés, comme Souadi Yahia et Attek el Bahi. Concernant le championnat national des juniors qui s’est déroulé à Sétif, la ligue de Béjaïa a décroché une médaille en or, 3 en argent et 3 en bronze. La médaille d’or a été obtenue par Aguercif Yacine (81kg) d’Allaghen qui a battu en finale un autre Béjaoui, en l’occurrence Cheffar Ghiles de Sidi Ayad. Concernant la catégorie des seniors, dont le championnat s’est déroulé à Alger, notre ligue s’est adjugée 2 médailles d’or, 1 d’argent et 4 de bronze. Pour ce qui est des médailles d’or, elles ont été décrochées par Kennouche Farid (JS Timezrit) et Benbaaziz Reda (CAB Akbou), c’est une belle moisson pour notre ligue dans une catégorie un peu difficile en attendant d’autres catégories chez les filles.
Comment évaluez-vous ces résultats comparativement à ceux de la saison écoulée ?
Les résultats de la saison écoulée étaient légèrement mieux que ceux de cette année, avec les soucis d’arbitrage qui nous poursuivent toujours où beaucoup de boxeurs ont été lésés. Toutefois, ils restent acceptables.
Un mot sur les prochaines joutes qui vous attendent lors des semaines à venir ?
Notre prochaine compétition sera la coupe d’Algérie, dont la date et le lieu n’ont pas été encore divulgués. Mais nous, nous sommes en pleine préparation. Entre temps, nous sommes en train de faire notre plan de travail au niveau de la ligue, et personnellement, je suis très fier des résultats de nos boxeurs et boxeuses ainsi que du travail accompli au niveau des clubs de notre wilaya.
Peut-on connaître les points essentiels de ce plan de travail ?
Notre plan de travail s’articule autour de la formation des arbitres et des entraîneurs, sans oublier la relève dans le corps arbitral, qui reste le point essentiel dans le bon déroulement d’un combat de boxe, et le niveau technique de nos boxeurs. On souhaite atteindre un niveau supérieur, comme l’a fait notre fierté Souhila Bouchene, championne d’Afrique en titre, qui est en train de confirmer au niveau international. Récemment, elle a eu une médaille d’or dans un tournoi en Ukraine. Mais il y a aussi Hallou Nawal qui revient. On a eu aussi 3 boxeurs qui ont pris part au championnat d’Afrique : Ait Bekka jugurtha, champion d’Afrique et médaillé d’or aux jeux africains de la jeunesse, Laimeche Azzedine et Benbaaziz Reda.
Avez-vous les moyens pour appliquer à la lettre ce plan de travail ?
Les moyens des clubs sont dérisoires par rapport à leurs ambitions. On citera à titre d’exemple, la JS Timezrit qui se classe depuis plusieurs saisons meilleur club à l’échelle nationale, sans oublier d’autres clubs qui font du bon travail, tels le CAB Akbou, BCA, Sidi Ayad ainsi que ceux qui sont en train de revenir comme l’O Seddouk et ceux qui arrivent comme Allaghene.
Comment voyez-vous l’avenir de la discipline au niveau de la wilaya ?
Honnêtement, je suis très optimiste, car la pâte existe et la volonté aussi ; j’espère seulement que les acteurs de la boxe gardent l’esprit familial pour l’intérêt de la discipline et ce, dans le but d’hisser le niveau de la boxe dans notre wilaya, tout en s’éloignant des personnes qui utilisent ce sport pour d’autres fins. Je veux lancer un énième appel pour les responsables de la commune de Béjaïa qui ont promis à feu Da Mahmoud un logement, mais sa famille n’a rien reçu jusqu’au jour d’aujourd’hui. Je leur demande d’honorer sa mémoire, lui, qui a consacré toute sa vie pour le noble art béjaoui.
Entretien réalisé
par Zahir Hamour