Portes-ouvertes sur les agences d’architecture

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Le bureau local du Syndicat National des Architectes Algériens a organisé cette semaine, des portes ouvertes sur les sociétés d’architecture. Selon ses initiateurs, l’objectif de cette manifestation est de se rapprocher du public afin de mieux faire connaître leur métier et leur travail, d’un côté ; de l’autre, ils visent à défendre et valoriser le métier d’architecte. Cette semaine a commencé le samedi dernier par l’ouverture d’une exposition au niveau du Théâtre Régional de Béjaïa. Chaque participant a ainsi pu avoir un stand où il a reçu le public pour lui apporter les explications nécessaires à même de l’orienter au moment où il pourrait à avoir à prendre une décision d’engager un architecte, soit pour un projet de construction ou d’aménagement. Le bureau local de SYNAA a été agréé il y a de cela moins d’une année. Il tente de s’organiser au niveau de toute la wilaya de Béjaïa, où il existe des centaines d’architectes qui ont besoin de s’organiser pour une meilleure prise en charge de leurs besoins et la défense de leurs droits. Pour le moment, selon le responsable local du syndicat, une trentaine d’agences ont adhéré à la nouvelle structure qui existe au niveau national. L’autre objectif de la manifestation est la sensibilisation des pouvoirs publics en les encourageant à faire appel audit syndicat pour l’associer aux différents projets publics de développement de la région. Jusque-là les organismes publics ont agi sans prendre en compte, jusqu’à l’existence des agences privées, qu’ils ne peuvent intervenir qu’après coup, une fois les projets ficelés et rendus publics. Or, il y a certainement un travail de fonds qui nécessite la réunion de beaucoup de compétences, que le SYNAA peut mettre à disposition des projets. À cette manifestation, le président national du syndicat est venu apporter son soutien aux initiatives du bureau local, précisant que l’Algérie a les compétences nécessaires pouvant accompagner les pouvoirs publics dans l’ensemble des projets de développement urbain, au niveau national. Les écoles d’architecture produisent chaque année des compétences qui ne demandent que d’être encouragées et mises dans le bain, afin de se développer et apporter leur contribution à l’amélioration du cadre général de vie des citoyens. Pour cet événement, une journée d’études a été organisée, où des architectes ont présenté des communications au public portant sur les thèmes pouvant intéresser ceux qui sont concernés par le développement urbain dans la région de Béjaïa. M. Mihoubi, responsable du bureau local du SYNAA, a commencé par présenter le rôle et les objectifs de son syndicat. Le statut de l’architecte n’a pas évolué depuis très longtemps, et son organisation aimerait participer à l’élaboration de nouveaux textes qui prendraient en compte les préoccupations des architectes et urbanistes Algériens. Madame Mahindad, architecte connue sur la place de Béjaïa, a présenté une communication sur le vieux bâti de cette ville historique, qu’est Béjaïa. Une ville qui a un patrimoine architectural très important qu’il conviendrait de mieux prendre en charge. Pour finir la journée d’études, Mohand Larbi Boutrid a présenté au public les grands projets d’aménagements urbains de Béjaïa. Avec plans et schémas, il a expliqué et aussi parfois critiqué les grands projets programmés pour permettre l’aménagement et l’agrandissement des espaces urbains de la région de Bougie. Le SYNAA, malgré la fin des deux journées d’exposition organisées au TRB, a programmé de laisser les agences organiser leurs propres journées portes-ouverts au niveau de chaque opérateur, permettant au public de découvrir leurs bureaux, faire connaissance avec leur personnel et découvrir comment travaillent les architectes. Une approche pédagogique originale, puisqu’elle permet au public de rentrer dans les coulisses du métier d’architecte. Peut-être, connaitrons-nous les raisons de l’état catastrophique dans lequel se trouvent nos cités, nos quartiers et nos espaces de vie ? La raison pour laquelle les routes se confondent avec les trottoirs, les canalisations débordent et les regards souvent bouchés ? Pourquoi les espaces d’accueil du public restent insuffisants malgré la disponibilité des moyens financiers et matériels ? Pourquoi les projets de constructions ne respectent que rarement les délais, et pourquoi il y a ? à Béjaïa même, autant de constructions inachevées, à l’exemple de l’Hôtel surplombant la Brise de Mer, celui inachevé surplombant le bois des oliviers, la bâtisse de dix étages au plein milieu du quartier d’El Khemis, les nombreux bâtiments en perpétuelle constructions qui se trouvent çà et là dans différents quartiers de la ville ? En associant ses compétences à celles des bureaux d’études publics, nos architectes pourront-ils aider la ville à donner une meilleure image d’elle-même ?              

N. Si Yani 

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