«La sensibilité est le seul capital des vrais poètes»

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Yacine Hebbache est un jeune poète-écrivain de la région de Taskriout qui a déjà à son actif, deux recueils de poésie en langue française : « Feu d’Amour, feu de Révolte », édité en 2004, et « L’encre sacrée » publié en 2009. Après des études en sciences politiques à l’université d’Alger, il se consacre à l’écriture poétique et romanesque puisqu’il est sur le point de publier un nouveau roman. Il a eu l’amabilité de répondre à nos questions. 

DDK : comment en êtes-vous venu à l’écriture ? 

Yacine Hebbache : Ma passion a commencé dans mes premières années d’université où j’ai essayé de lire le plus possible d’ouvrages littéraires. J’ai consacré beaucoup de mon temps à la lecture pour satisfaire ma curiosité grandissante. Il faut reconnaître que c’est grâce aux nombreux livres que mon défunt père (alah yerahmou) nous a légués que j’ai pris ce chemin, à la fois lumineux et harassant. Ce fut aussi, pour moi, un moyen de me rapprocher de lui malgré son absence.

Pourquoi la poésie ?

On ne choisit pas d’être poète et un vrai poète ne fabrique pas de poèmes. La poésie est une chose qui vous vient spontanément dans un moment de force et de faiblesse en même temps. L’inspiration peut venir au moment où vous l’attendez le moins, dans des moments de joie ou de tristesse et ce sont souvent les deux extrêmes de la vie qui m’incitent à écrire. La sensibilité est le seul capital des  vrais poètes. 

Quelles sont les difficultés qui ont entravé votre chemin dans l’édition  de vos  deux recueils ?

Premièrement, il faut dire qu’écrire, ici ou ailleurs, est une façon de se révolter et un moyen de s’affirmer. On écrit d’abord pour soi mais aussi pour les autres. Un livre est fait pour être lu et pour cela il doit être publié. Malheureusement, dans notre pays, les éditeurs ne cherchent pas à promouvoir la culture mais à faire des bénéfices, ils ne tendent pas la main aux jeunes talents, chose qui oblige ces derniers à éditer à compte d’auteurs. C’est une rebuffade très dur à digérer quand vous êtes en face d’un éditeur qui vous dit : « On n’édite pas les livres de poésie ». À mon avis, il faut que les institutions en charge de la culture trouvent un moyen pour ne frustrer aucune des deux parties (éditeurs et auteurs), puisque les maisons d’éditions sont  d’abord des entreprises économiques et doivent penser à sauvegarder leurs intérêts.

Vos œuvres ont-elles eu un bon écho ?

En tant que débutant, je suis satisfait du nombre d’exemplaires écoulés.  Mon premier recueil (Feu d’Amour, feu de Révolte), imprimé par  « Talantikit », fut tiré à 800 exemplaires, le second (L’encre sacrée) à 500 exemplaires. Actuellement, je suis en rupture de stock pour les deux. A l’époque, j’étais chômeur et faute de moyens j’avais réduit le nombre d’exemplaires. Là je suis à la recherche d’un éditeur qui puisse m’aider  à faire de nouveaux tirages pour les deux recueils.

Avez-vous d’autres activités qui ont trait à la culture ? 

Evidemment, j’essaie de contribuer à ma manière à l’essor de la culture au sein de notre société en animant des conférences, surtout, concernant l’œuvre et la vie de Kateb Yacine qui m’ont beaucoup marqué. Me concernant, je pense qu’un auteur doit avoir une autre mission en plus de celle de l’écriture : celle de transmettre et répandre le savoir.

Une œuvre en chantier actuellement ?

Tout à fait. Je viens d’achever mon premier roman que je compte éditer prochainement. J’ai aussi un autre recueil de poésie en chantier. 

Enfin, je remercie votre journal pour m’avoir ouvert ses colonnes et m’avoir permis de m’exprimer et parler de mes œuvres ainsi que de mes projets futurs.                        

Saïd M.

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