Plusieurs facultés de l’université M’hamed Bougara de Boumerdès demeurent en constante ébullition. Les cours y sont périodiquement perturbés, notamment à cause de sit-in et grèves imposés, paradoxalement, par une minorité d’étudiants. Hier encore, le portail du campus sud de cette institution universitaire était fermé dès 8h du matin, par un groupuscule d’étudiants de troisième année de certaines filières de l’ex-INIM. Ces derniers sont revenus à la charge pour exiger, à travers leur manifestation, l’accès au master sans conditions. En termes clairs, s’offusquent certains enseignants, ces groupes de protestataires » réclament l’effacement des mauvaises notes de quelques modules pour l’accès au master ». Cette exigence est qualifiée d’absurde par les professeurs d’université que par de nombreux étudiants, lesquels ne peuvent aucunement intervenir pour y remettre de l’ordre. D’ailleurs, a-t-on encore rappelé amèrement, un étudiant et un agent de sécurité y ont été roués de coups par cette bande de protestataires, il y a plus d’un mois, pour avoir tenté de rouvrir le portail de ce campus sud. Hier encore, l’on ne pouvait accéder ni aux amphis ni aux salles de travaux dirigés, dans les filières de biologie, de technologie, de science sportive ou de langues étrangères. » Les examens sont prévus dans un mois, alors que nos études sont perturbées », s’irritent les étudiants des deux dernières filières citées. Et à un groupe d’inscrits en deuxième année de langue et littérature françaises d’enchaîner, sur le même ton: » Les cours ont démarré il y a juste dix jours dans notre département, et ces arrêts forcés de l’enseignement empêchera toute possibilité d’éviter l’année blanche ». A cause de ces blocages à répétition du portail de ce campus, les enseignants tentent, à chaque retour momentané furtif, en classe, de dicter leurs cours aux étudiants. Certains parmi ces derniers accepteraient cet état de fait, pensant sans doute que leur admission à un rang supérieur serait finalement facilitée. D’autres, plus nombreux, s’insurgent contre une telle situation et exigent le rétablissement de l’ordre dans leur lieu de savoir, pour y acquérir un enseignement de qualité dont ils auront nécessairement besoin dans leur vie active. » Je demanderai à mon père, l’an prochain, de faire l’impossible pour m’inscrire à l’université d’Alger, où, jusque là le programme des études est rigoureusement suivi », s’emporte une nouvelle inscrite en langue et littérature françaises. La tension persiste également au niveau de la faculté du droit et des sciences administratives de Boudouaou, annexe de l’université sus- mentionnée. Exigeant eux aussi le rabaissement de la moyenne d’accès au master, des groupuscules d’étudiants bloquent encore, depuis lundi dernier, l’accès aux salles de cours.
Salim Haddou