Assif Iwakouren, une décharge à ciel ouvert !

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Des monticules répugnants et nauséabonds s’entassent le long des deux berges d’Assif Iwakouren, autour et sous le pont de la RN15 qui l’enjambe, à la sortie Est de Raffour. C’est ce décor hideux qui s’offre à la vue des riverains et aux milliers d’usagers de la route au quotidien, sans que cela ne fasse réagir aucun des pouvoirs publics. Les deux agglomérations limitrophes, qui sont Raffour et Zouzamen, ne peuvent aucunement produire de telles quantités de déchets. Des habitants du coin font part que, de temps à autre, des véhicules à bennes viennent des communes limitrophes pour y déverser des ordures. De plus, des équipes d’éboueurs font des rotations plus au moins régulières au niveau de ces deux localités, procédant à la collecte d’ordures pour les déposant ensuite au niveau de la décharge communale à proximité de l’ex-base de vie chinoise, (transformée en marché hebdomadaire), en bordure d’Assif N’Sahel, et ce, en attendant la mise en service du centre d’enfouissement technique (CET) intercommunal d’Ahnif, dont l’avancement des travaux frôle les 90%. À moins que ces équipes ne trichent et ne contribuent discrètement aux déversements d’ordures à Assif Iwakouren, la provenance de ces impressionnants tas de déchets est à chercher ailleurs. Les quelques opérations sporadiques de nettoyage des lieux, organisées soit par l’APC, soit par des actions de volontariat des citoyens de Raffour, qui ont le plus à souffrir de la proximité de ces immondices et subissent de plein fouet ses retombées, n’ont été d’aucun secours. Bien au contraire, la quantité des déversements, après chaque opération, est doublée. C’est à croire qu’on le fait exprès pour décourager ceux qui veulent assainir ces lieux. Sur un autre volet, il y a lieu de souligner que l’APC n’a pas fait de grands efforts pour mettre le holà se cachant derrière l’argument de l’appartenance du terrain à des particuliers et qu’il revient aux propriétaires de protéger les lieux en interdisant l’accès à ceux qui y déversent leurs ordures. Et si les propriétaires ont émigré résident hors région ou impuissants ? Est-ce que l’on continuerait à fermer les yeux sur cette catastrophe écologique avec les incalculables retombées sanitaires et écologiques que l’on sait? Une incroyable négligence qui doit faire réagir les autorités a tout les niveaux, puisque les efforts de ceux locaux semblent inefficaces et limités, sachant que ni les rapports des services d’hygiène, ni ceux des services de prévention relevant du secteur de la santé ni encore moins les mouvements de protestation de la population n’ont changé quoique que ce soit à cette situation relatée. Rappelons qu’au début de la saison estivale, l’on a essayé de se débarrasser de ces embarrassants déchets en y mettant le feu. Résultat, ce feu a débordé et a failli engendrer d’importants dégâts, comme en témoigne cette dizaine d’oliviers calcinés. Sans la prompte intervention de la Protection civile, épaulée par de nombreux citoyens, le feu aurait pris dans un champ de plusieurs hectares de blé arrivé à maturité à moins de 20m du dernier pâté de maisons du côté Nord de Raffour et à moins de 100m des cuves d’essence d’une station-service. Dans tout pays soucieux de la santé et de la sécurité de sa population, il y a bien longtemps que ces lieux auraient été clôturés, 100m de vulgaire grillage auraient largement suffi. À quoi doit-on s’attendre quand des énergumènes, démunis de tout civisme, continuent à déverser leurs saletés en ces lieux par chargements entiers, en toute impunité et depuis des années, alors qu’il suffirait de mettre l’endroit sous surveillance, 24h seulement, pour en épingler quelques uns et faire en sorte à ce qu’ils ne recommencent plus, d’autant plus que nos législateurs ont mis en place une batterie de lois pour combattre ce genre de fléaux. Mais que l’on ne se fasse pas trop d’illusions, il est à parier que personne ne lèverait le petit doigt, notamment en cette période où il est enregistré une certaine effervescence du front social suite aux déclarations des officiels qui font allusion à la réduction des dépenses sur le volet social après la chute du prix du pétrole. Quand au peuple, il peut bien attendre, lui ; il n’y a pas le feu, il y a juste une pollution à grande échelle. Pour le feu, il y a juste celui qui déborde de cette décharge menaçant de paisibles citoyens et les indisposant par cette fumée ocre dont les répercutions sur les asthmatiques, les personnes âgées et les nourrissons ne sont plus à souligner. Des  odeurs auxquelles se mélangent celles de toutes sortes d’immondices en phase de décomposition. À noter que ce lieu est en bordure de l’un des plus importants axes routiers de l’Est du pays, la RN 15, prolongée à partir de Chorfa par la RN 26. Il constitue un tableau des plus lamentables et des moins honorables pour les gestionnaires de la chose publique.

Oulaid Soualah

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