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L’ADE à rude épreuve

Si les fonctionnaires des administrations peuvent se permettre d’arriver en retard ou carrément s’absenter pour cause de neige, il y en a d’autres dont la présence permanente au travail est indispensable. Ces derniers jours, les services de l’ADE de Aïn El Hammam souffrent le martyre pour rétablir la distribution de l’eau. Pour faire face aux pannes récurrentes, dues à l’éclatement de certaines canalisations, les employés chargés du service d’intervention passent la majeure partie de leur journée à travailler sous la neige, avec des moyens rudimentaires. Dimanche dernier, la panne qu’aucun travailleur ne pouvait souhaiter en cette période est arrivée. La conduite de diamètre «600» a choisi de céder en pleine tempête de neige. Pour l’atteindre, l’équipe chargée de sa réparation devait, d’abord, dégager une trentaine de centimètres de poudreuse pour, ensuite, creuser à la pioche sur une profondeur de près d’un mètre pour permettre au soudeur de colmater les brèches dans un trou gorgé d’eau et de boue. Auparavant, il avait fallu acheminer un générateur sur la vieille camionnette d’une autre époque qui arrive tout juste à tirer sa propre carcasse. C’est à se demander comment une entreprise de l’envergure de l’Algérienne Des Eaux peut oublier (ou ignorer) de doter ses services de montagne du matériel nécessaire aux interventions. Les citoyens ne peuvent rester sans eau plus d’une journée, sans sortir dans la rue ou occuper les locaux des services défaillants. Quant aux travailleurs de l’ADE de Aïn El Hammam, en pleine montagne, au Sud-est de Tizi Ouzou, ils n’ont que leurs mains pour satisfaire des milliers de foyers répartis sur quatre daïras. Notons que la conduite «600» alimente le château d’eau principal situé sur les hauteurs de la ville qui, à son tour, distribue l’eau potable aux habitants des quatre communes de Aïn El Hammam, de trois autres d’Iferhounène, d’une partie de Mekla et une autre de Larbâa Nath Irathen. Si, cette fois, la rupture de la grosse canalisation a eu lieu près de la route nationale, rien n’indique qu’une panne similaire ne pourrait pas survenir dès demain, sur le chemin muletier d’Ouïtslid qui ne peut être joint que par des engins de déneigement suivis de véhicules tous terrains, avant que la réparation n’ait lieu. Quant à l’eau, elle mettrait dans ce cas plusieurs jours pour arriver dans les robinets malgré toute la volonté du service concerné. «On souhaite que les responsables au niveau des villes apprennent que nous souffrons assez avec les rigueurs de l’hiver, pour que le manque d’eau en rajoute une couche », peste Aomer, un citoyen qui assistait aux travaux de réparation de la conduite.

A.O.T.

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