«Qu’on cesse de me dénigrer !»

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Suite aux nombreuses accusations accablantes dont M. Abderrahmani, le P/APC de Sidi Namane, dans la daïra de Draâ Ben Khedda, a fait l’objet de la part de ses détracteurs, les deux élus RND qui avaient changé de camp pour renforcer les rangs de l’opposition, tout en reformulant une nouvelle majorité relative (6 élus FLN et 2 RND) contre sept, bloquant de fait le BP lors de la dernière session du 05 janvier dernier, nous avons jugé utile de connaître sa version. Dans cet entretien qu’il nous a accordé il est sorti de son silence pour, à son tour, montrer du doigt ses accusateurs et démonter leurs propos et plan de déstabilisation de l’APC. 

La Dépêche de Kabylie : M. le président, à deux reprises, le BP de votre commune n’a pas été adopté. À quoi imputez-vous cet échec ?

M. Abderrahmani Zoubir : Non, ce n’est pas un échec ! La première assemblée eut lieu le 25 décembre 2014, et la majorité a voté NON pour l’ordre du jour avec quatre points inscrits : Examen et approbation du BP 2015, budgétisation de quelques subventions, révision du POS 1 et POS 3 et divers (pour permettre aux élus de s’exprimer en toute démocratie et transparence). Ce vote négatif nous a rendu service et nous a permis de clarifier les choses et de reconnaître « qui est qui ? » et le pourquoi de ce blocage que je qualifie de « blocage politique » et le temps nous donnera raison car, il n’y aura pas de blocage. Tout rentrera dans l’ordre dans les tous prochains jours !

Confirmez-vous la démission de l’un des membres de la présidence de la commission sociale et le passage de ses deux élus RND au FLN ?  Quelles étaient leurs motivations et quel est votre avis sur leurs réactions ?

Je précise. L’élu qui a démissionné de la présidence de la commission sociale était tête de liste RND. Moi-même j’avais voulu, au départ, qu’il soit 1er vice président. Il avait refusé pour des raisons personnelles ou particulières, tout en me demandant, plus tard, la présidence de la commission sociale suite aux nouvelles rémunérations des présidences des commissions permanentes. J’ai accédé à sa demande. Il a démissionné de son poste deux mois et demi après. Une démission que je confirme.

Pour quelles raisons ?

Chacun a ses raisons ! Pour le passage au FLN, ce sont des actes politiques dont je me réserve le droit de ne pas parler. Est-ce pour nous bloquer ? Nous contrarier ?

Mais, ils vous accusent de mauvaise gestion ?

Ce que je refuse dans la forme et dans le fond. Je défie quiconque d’en apporter des preuves. Je vous confie : nous sommes classés 1er au niveau de daïra en matière de consommation de crédits des PCD (tous segments confondus), 12ème à l’échelle de wilaya. Alors, où est la mauvaise gestion ? En PSD, l’amélioration urbaine est en cours. Ce n’est pas de notre ressort. Pour les PCD 2014, dix projets sont payés à environ 47% pour un taux physique de 100%. Le onzième est à l’arrêt pour opposition. Pour ceux des années précédentes, la majorité des 49 projets sont réalisés à 100% et le taux de financement varie : 69.78% (2013), 96.45% (2012) et 99.44 (2011). Pour les PCD 2015, nous avons eu un montant de 40 millions de DA. Les PSD pour 8 milliards de centimes. Le chemin de wilaya n°224 sera réhabilité pour 19 millions de DA en FCCL. L’APW nous a accordés 13,5 millions de DA pour 5 opérations, dont 350 millions de centimes pour la bibliothèque communale dont les travaux seront relancés incessamment.

Ces deux élus vous reprochent beaucoup de choses, à savoir le foncier, l’informel, les subventions des intempéries entre autres !

Pour le foncier, je suppose qu’ils parlent de la tentative d’agression de l’agent du cadastre. Nous avions mis un bureau au niveau de la Maison de jeunes à la disposition des agents du cadastre. L’héritage du foncier à Sidi Namane cause beaucoup de problèmes avec le cadastre. L’agent a été suivi même au sein de l’APC, mais les agents de sécurité ont évité l’agression. Les responsables du cadastre ont déposé plainte. Il fallait des témoins. J’ai invité les agents pour confirmer ou non l’agression, ils m’ont répondu qu’ils l’avaient empêché et qu’il n’y avait pas lieu de témoigner. Maintenant, c’est à la justice de trancher ! J’ai convoqué le citoyen en question qui m’a affirmé qu’il y a eu falsification de documents d’un bien dont il se plaint. C’est un problème familial. Et à Sidi Namane, c’est tellement compliqué que nous ne pourrions pas délivrer de certificats de possession à un citoyen demandeur d’aide à l’habitat rural. Nous ne pouvons pas délivrer de certificat de possession (CP) à un citoyen qui se trouve dans une parcelle cadastrée ou en cours de l’être. Il faut qu’il attende trois ou quatre ans pour avoir le livret foncier. Ce qui n’arrange pas les choses, et cette durée pénalise les demandeurs. Quant aux intempéries, une liste de 51 bénéficiaires a été affichée après un travail de la commission de wilaya. Des contestations ont eu lieu et 29 ont été enlevés pour des dégâts superficiels. Ils ne sont pas remplacés. C’est gelé. Mais je défie quiconque de relever sur la liste un élu ou des proches d’élus. Qu’on cesse de me dénigrer !

Quelle est alors la solution ?

Nous aimerions avoir une dérogation dans ce sens de la wilaya ou un travail en collaboration avec le cadastre pour faciliter aux citoyens de bénéficier de l’habitat rural.

Les opposants et les comités de villages ont proposé l’habitat groupé pour pallier au manque de logements dans la commune de Sidi Namane. Votre avis SVP ?

À notre installation, nous avions trouvé cette proposition que nous avions, d’ailleurs, appréciée et avions marché avec eux. L’initiative est bonne et je l’ai accompagnée en formulant la demande au chef de daïra. Nous avions fait le choix de deux terrains : un à Oulad Ouareth qui a eu un avis favorable et un autre à Bourdim qui a nécessité la levée des réserves au plan du morcellement. Un expert foncier a travaillé dessus. Il est remis à la daïra. Nous avons suivi le dossier à la DUC pour connaître les éventuelles décisions en fonction de la réglementation qui arrête le nombre à 50 unités par site. Le problème soulevé par la DUC est celui de la viabilisation qui sera à la charge de l’APC qui est située pour un seul site, entre 50 et 80 millions de DA. Je ne vais pas mettre en péril le montant de trois PCD pour un site. La viabilisation est hors de nos moyens.

La prochaine assemblée ne tardera pas. Le BP sera-t-il approuvé ou non ? Dans le cas où non, quelle sera votre riposte ?

Pour le moment, nous n’avons pas arrêté de date, mais nous travaillons en équipe. Nous aurons notre majorité et le BP sera approuvé et c’est à l’honneur de tous les élus et des citoyens de la commune et notre réponse à ces gens, sera faite sur le terrain de la confrontation tout en promettant aux citoyens qu’à la fin du mois de juin 2015, un bilan de notre mini mandat sera présenté sur la place publique. Ce qui n’a pas été fait à Sidi Namane et même pas des passations de consignes. Nous avions hérité d’une situation inquiétante.                 Entretien réalisé 

par Arous Touil

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