Akbou est passée de cette paisible et petite ville à une mégapole régionale pleine d’activité.
Elle n’est plus, aussi, cette cité où l’on se prélassait dans ces cafés maures, et où l’on sillonnait ces belles artères propres où des bâtisses de style colonial emplissaient les yeux avec leur architecture moderne. Il y avait peu de voitures, peu de circulation et peu de gens. Pour les habitants de vallée de la Soummam, cette petite ville était une fenêtre sur la modernité tant il y avait des nouveautés qui vous « interpellent » dans chaque vitrine des magasins du prêt-à-porter et de l’électroménager, des rayons de son ex-souk el fellah et de ses boutiques de disquaires, qui pullulaient et d’où s’échappaient les derniers succès des différents artistes, nationaux notamment. « C’était la belle époque. L’époque de la « niya » et de la bonté à toute épreuve », nous dit un habitant. Cette époque dont nous nous souvenons est « enserrée » entre les années 1980 et fin 1990. Mais comme les changements et les chamboulements sont inévitables, avec cette mondialisation à tout bout de champs, la ville d’Akbou s’est complètement transformée, pour ne pas dire transfigurée, en un laps de temps court. Elle est passée de cette petite ville plutôt tranquille à cette mégapole grouillante de monde, où l’essor économique a fait un grand saut, avec la création de la zone d’activité à Taharacht, considérée comme le poumon de cette localité. L’urbanisation n’est pas restée en marge, puisque la ville s’est étendue dans tous les sens possibles en quelques années seulement, laissant apparaître de loin une grande ville en perpétuels mouvements. Des constructions somptueuses, des villas, des immeubles, des bâtiments entre autres constituent désormais le décor de cette « montagne » en béton. La ville change de visage en se modernisant de plus en plus. Entre temps, la démographie explose ; en plus des habitants originaires, la ville a vu la venue de nouveaux arrivants qui s’y sont installés, portant la population, actuellement, à près de 60 000 habitants. Si vous vous promeniez dans la ville, vous entendrez certainement différents accents (algérois, oranais,…), ce qui veut dire que l’on y vient des quatre coins du pays. Chaque jour, Akbou reçoit des centaines de visiteurs venus que ce soit des différentes localités de la wilaya de Béjaïa ou des autres wilayas du pays. Néanmoins, la circulation routière demeure l’un des points noirs dans cette ville, laquelle enregistre des bouchons et autre encombrements au quotidien, surtout durant les heures de pointe, où des marées humaines (élèves, travailleurs,…) se fendent avec les voitures dans une anarchie indescriptible. Akbou est devenue, également, cette grande ville où l’on se voit obligé de faire la queue devant les boulangeries, dans les agences postales, dans l’administration publique (APC, service de l’état civil, etc.) et même aux comptoirs des cafés pour prendre une boisson! C’est dire qu’il y a du monde dans cette ville, où le stress « rythme » le quotidien des habitants et des visiteurs. C’est cette quiétude « perdue » qui fait « déchanter » à Akbou !
Syphax Y.

