Des transporteurs de voyageurs à la rescousse

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Il n’échappe à personne de voir des dégâts causés à nos routes et même en ville suite à des branchements divers faits aussi bien par les particuliers que par les entreprises étatiques non réparés se transformant au fil du temps en cratères.  » Pourtant, le demandeur devra remettre en état des lieux après chaque opération ce qu’il a touché. Mais, presque personne ne le fait. Et même lorsqu’elles sont faites, elles ne sont jamais réalisées dans les normes », nous  répondra à ce sujet une source proche de l’APC. Après plusieurs démarches auprès des autorités locales, les transporteurs de voyageurs en nombre de dix sur les quinze que compte le village de Tafoughalt ont décidé eux-mêmes de prendre en charge ces réparations sur le chemin communal qui relie le village à la RN 25.  » L’entreprise ayant réalisé les branchements des réseaux d’AEP n’a pas respecté ses engagements. Nous avons, à maintes reprises, signalé ces désagréments à l’APC, rien n’a été fait. Alors, nous avons décidé de collecter de l’argent pour les colmater en béton », nous confiera l’un des volontaires. En effet, c’est avant-hier, dans l’après midi que ces transporteurs ont mené une action de volontariat.  » Nous avons réfectionné pas moins de cinq d’entre eux en attendant de continuer la suite. Nous avons colmaté la partie droite en attendant que le ciment sèche. Vraiment, nous avons trop souffert d’autant plus que cette route est raide du bas vers le haut sur une distance de plus de trois kilomètres. Quand on l’arpente, il faudra rouler en première vitesse car on ne peut pas passer sur ces coupures notamment avec le poids de nos voyageurs. C’est toute  la suspension du véhicule qui vibre. Nombreux sont ceux qui ont changé les amortisseurs depuis ces dégradations », nous dira l’un de ces transporteurs. Effectivement, ce sont tous les automobilistes qui évoquent ces cratères.  » Je vous assure que dès que je commence cette montée, je commence déjà à réfléchir comment éviter ces coupures, en vain. Pourquoi on n’impose pas à ces entreprises de les réparer avant même qu’elles ne soient payées? », s’interrogera cet automobiliste.  Dans notre virée sur les lieux, il nous a été aussi donné de constater que les fossés et même ceux bétonnés sont entièrement bouchés.  » Il faut des agents d’entretien permanents. Beaucoup d’argent est dépensé pour le tapis, mais si les fossés et autres ouvrages d’art (petits ponts) ne sont pas nettoyés, le bitume ne tiendra pas longtemps », estimera un autre transporteur. Si les autorités ne peuvent pas employer des agents, il est temps aux villageois de recourir aux volontariats comme au bon vieux temps.  » Jusqu’au début des années 80, ce sont les djemaâs qui organisent de telles opérations non seulement au niveau de la route principale du village, mais aussi en nettoyant les chemins muletiers qui mènent aux champs et aux oliveraies », nous répondra un septuagénaire à ce sujet.

Amar Ouramdane

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