Le barème de remboursement des prestations médicales par la CNAS continue de faire des mécontents parmi les assurés sociaux. Les remboursements des radiographies ou des analyses médicales sont sans commune mesure avec les coûts des prestations que les malades paient chez les spécialistes privés. Les médecins généralistes quant à eux, encaissent mille dinars la consultation alors que la caisse d’assurance ne rembourse que des miettes. Sur la feuille de maladie exigée pour les remboursements, il est mentionné un code que le patient ignore et non le coût de la consultation. Beaucoup de nécessiteux se rabattent sur les structures de l’état où les soins sont gratuits. «Maintenant, je dois affronter le pharmacien » nous confie un journalier qui n’a pas « travaillé depuis le début de l’hiver » précise-t-il. C’est d’ailleurs ce qui pousse de nombreux patients à se rendre à l’EPH de Ain El Hammam qui ne dispose, malheureusement pas de toutes les spécialités ni de matériel adéquat pour toutes les analyses médicales. Par ailleurs, pour avoir droit à une visite, là aussi, il faut se lever de bonne heure et faire la chaîne. De toute façon, ces pratiques existent aussi au niveau des cabinets privés où comme à l’hôpital, il faut se présenter aux aurores. A six heures trente, déjà la route longeant l’hôpital grouille de monde. Les portes d’accès aux différents cabinets des spécialistes sont encombrées par des grappes humaines formées de dizaines de personnes qui attendent l’arrivée du personnel. Que ce soit pour une analyse sanguine ou une visite chez l’anesthésiste, le traumatologue, le chirurgien ou autres, l’attente est de mise. Chez les uns ou chez les autres, les conditions d’accueil (salles exigües et peu aérées) ne sont pas les meilleures, pour recevoir des malades dont certains peuvent être contagieux. «C’est dans ce genre de situation qu’on peut contracter des maladies » nous signale un jeune venu accompagner sa mère qui n’arrête pas de tousser. Les bavettes sont recommandées, surtout en cette période où la grippe fait rage.
A.O.T.