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Quand des ados dictent leur loi

Des lycéens ont fait irruption, jeudi dernier, dans un CEM du centre ville de Bouira et s’en sont violemment pris aux collégiens et aux personnels, en saccageant tout sur leur passage. Voilà une scène de violence, encore une, qui frappe le milieu scolaire. Des bagarres dans les enceintes et aux sorties des établissements scolaires, on en voit tous les jours, et celles-ci rythment, désormais, le quotidien des villes algériennes. En milieu urbain, la violence est omniprésente et à tendance à se banaliser. Le phénomène qui a pris naissance au sein de la cellule familiale est descendu dans la rue, gagné les stades pour finir de s’installer dans les écoles. Ni l’école ni la société ni encore moins les pouvoirs publics n’ont pu stopper cette spirale infernale. Les scènes de jeudi dernier, elles, sont nouvelles et ne sont aucunement justifiées. Nouvelles, car jamais de mémoire des élèves d’un établissement scolaire s’en étaient pris à autre d’une manière aussi violente et surtout sans aucune raison valable. Au delà de la violence physique, c’est la violence verbale qui choque et interpelle. Des lycéens qui scandent : « Nous sommes du Daech ! », cela est évidemment un excès d’ados se reconnaissant dans les extrêmes. Seulement, cet extrême est intolérable et ne ressemble en rien à un jeu d’enfants. À vrai dire, à Bouira l’on assiste, depuis quelques jours, à toute sorte d’écarts et de dérives, œuvres d’adolescents rebelles et incontrôlables. Pour rappel, ces derniers s’étaient illustrés à la veille de la rencontre Algérie-Afrique du Sud par un refus catégorique de rentrer en salle de cours. Et pratiquement à chaque rencontre de l’équipe nationale, les lycéens trouvent un malin plaisir à sécher les cours. Ce genre de comportement, pour le moins incompréhensible, ne suscite aucune réaction ou un quelconque recadrage. Les premiers sensés réagir sont bien évidemment les parents d’élèves. Ces derniers brillent par leur passivité et laissent faire. Comment ne pas réagir en voyant son fils rentrer bredouille alors qu’il est censé être en classe ? La responsabilité des parents est entièrement engagée dans ce cas de figure. Celle des enseignants et des encadreurs l’est aussi. Car, il est du devoir des personnels pédagogiques de rappeler à l’ordre ces adolescents et d’attirer leur attention sur certains écarts. Il n’est du rôle de l’école d’éduquer et d’inculquer les valeurs du travail et de la discipline ? L’école est appelée aussi à jouer ce rôle de sensibilisation contre ce phénomène de la violence. Elle aussi et surtout le lieu indiqué pour débattre de certains phénomènes d’actualité tels que le terrorisme et de ces répercussions. Les pouvoirs publics et la société ont également un rôle à jouer dans l’éducation des enfants. Or, tout ce beau monde brille par son absence. Une absence qui rime avec complicité. Il est peut être temps que tous, en premier lieu, les parents d’élèves, s’impliquent pour faire comprendre à ces enfants que ce n’est pas à eux de faire la loi.                                            

 D. M. 

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