Le village Ath Ivrahim, l’un des plus anciens du Aarch Amcheddal, dans la région de M’Chedallah, est à moitié déserté par ses habitants pour diverses raisons, dont celles sécuritaires.
Il subit de plein fouet les affres climatiques et un manque flagrant d’entretien des ouvrages d’utilité publique qui achèvent de donner à ce patelin, qui renferme un pan entier de la mémoire collective, l’aspect d’un village fantomatique, notamment après un spectaculaire mouvement géologique qui s’est résulté par d’effroyables glissements de terrain sur ses deux flancs. Le premier à Aarkov, qui est un véritable cratère qui s’est ouvert après un effroyable affaissement de terrain à moins de 30m d’un pâté de maisons du quartier. Le second non moins important du côté Ouest au lieu-dit Thifratine. Etat de fait qui a fragilisé sensiblement la longue colline sur laquelle est bâtit le village, pris étroitement en sandwich par deux profonds ravins ; l’un celui d’Ighzer Aabou, alimenté par le rejet principal d’assainissement de Saharidj en plus des eaux pluviales qu’il draine le long de ses 07 kms ; le second Ighzer Tamaright du côté Est, lui aussi alimenté par le rejet principal d’assainissement du village lui-même, en plus des ruissellements divers provenant de la colline d’Aachaivou, dans la commune de Saharidj, lesquels ne cessent de creuser chaque hiver à la base du village. Rien n’a été fait jusqu’à présent pour freiner ou ralentir ces mouvements géologiques menaçants qui se sont manifestés depuis 03 années et prennent des proportions alarmantes bien qu’une étude géologique a été effectuée sur celui d’Aarkov par une équipe de géologues de l’université de Tizi-Ouzou.Cela en parallèle à l’effondrement de plusieurs anciennes maisons lors des dernières perturbations climatiques, dont certains murs, encore debout mais forts inclinés, constituent une autre menace pour les citoyens qui circulent à travers les nombreuses ruelles. Il est à noter que de multiples piratages sur le réseau de distribution de l’AEP qui servent à l’irrigation d’oliveraies, dont les tuyaux d’arrosage coulent sans arrêt, ont sensiblement contribué à ce phénomène du glissement de terrain. A cela s’ajoute la qualité du sol argileux qui fend comme du beurre au soleil au contact de l’eau. Ceci en plus des diverses avaries sur le réseau de l’assainissement qui coule à ciel ouvert depuis des années. C’est le cas de celui survenu à proximité de l’ancienne fontaine thala N’Taqucht, sur le côté supérieur du village desservant le quartier Ouaji, ou encore le rejet principal lâché lui aussi en pleine nature à proximité du quartier Vou Mejvar, à moins de 50m des maisons. Cette situation est due à une opposition émise par quelques citoyens pour le passage de l’ouvrage sur leurs terrains. Ce rejet, en plus d’indisposer sérieusement les riverains notamment en saisons estivales, a complètement inondé plusieurs oliveraies. Il faut dire aussi que ce même rejet est à l’origine d’une érosion qui met aussi en danger un tronçon de la route goudronnée qui relie Vou-Mejvar à l’ancien village. Sur ce tronçon, nous avions pu constater des regards réalisés en pleine chaussée, dont les couvercles ont disparu et constituent un véritable danger pour les automobilistes. Avant de quitter ce village, de nombreux citoyens nous ont fait part de la vétusté de l’éclairage public inopérant, un équipement des plus névralgiques dans ce village de zone rurale, bâtit sur un terrain fort accidenté. En somme, un ensemble de contraintes pénalisantes pour les villageois, sur lesquelles doivent se pencher les autorités locales.
Soualah Oulaid