Une famille en détresse à Ivehlal

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C’est une famille de 06 membres (la mère et ses 05 garçons, dont l’âge varie entre 25 et 40 ans, tous malades mentaux) qui vit dans des conditions préhistoriques dans une chaumière composée d’une seule pièce, sise en plein cœur du village Ivehlal, dans la commune d’Aghbalou. Cette chaumière frôlant un siècle d’âge est complètement délabrée et menace de s’effondrer à tout moment. Pour le chauffage et la cuisine, la mère, madame Kermoun née Milaz Tassadit, la cinquantaine, qui garde encore un peu de lucidité a fait recours à la plus ancienne méthode : le kanoun (un trou creusé au milieu de la chambre) où elle allume un feu de bois. À notre arrivée sur les lieux, samedi dernier, en compagnie des membres du bureau de l’association et de notables du village, nous fûmes accueillis par une fumée ocre sous forme de brume et des odeurs nauséabondes insupportables. Mis à part quelques ustensiles de cuisine usés, ne prônaient dans cette pièce sans plafond ni carrelage, le parterre étant en terre battue, que quelques couvertures comme literie et une pile de vieux vêtements dans un coin, le tout couvert d’une épaisse croute de saleté d’où montaient les odeurs. Une vision qui nous propulse aux années 1940 durant la grande misère sous l’occupation coloniale, mais revue malheureusement en 2015, dans une Algérie indépendante et prospère. Informé par un villageois du cas de cette malheureuse famille, l’association de bienfaisance Kafil El Yatim a réagi à travers son bureau de la daïra de M’Chedallah et lui porta secours en lui fournissant 06 matelas individuels, un ballot d’effets vestimentaires portant 06 trousseaux complets de vêtement, des couettes chaudes, un chauffage au gaz butane et enfin un important fardeau de denrées alimentaires qu’elle promet de renouveler jusqu’à la fin de l’hiver. Abordée, la mère de famille nous apprendra qu’à part deux de ses enfants ayant des cartes d’handicapés mentaux et qui bénéficient chacun d’une aide de 4000DA, attribuée par les services de DAS, ils n’ont aucune autre ressource et font recours à la mendicité pour survivre. Il est à noter aussi qu’à part l’électricité installée par des âmes charitables, cette chaumière délabrée n’est dotée d’aucune autre commodité la mère continue toujours à aller à la fontaine comme au bon vieux temps pour s’approvisionner en eau à l’aide de jerricans en plastique. Un élu à l’APC d’Aghbalou, qui était en compagnie des membres du bureau de l’association qui se sont déplacés en masse, évoque la confection d’un dossier pour faire bénéficier cette famille d’une aide à l’auto construction en voie d’élaboration.  Ce qui est cependant sûr c’est que ces malheureux passeront tout l’hiver dans les mêmes conditions, en attendant que le dossier soit élaboré et la construction réalisée. Rappelons que, dans ce même village, une autre famille de 5 membres (la mère et ses quatre enfants malades mentaux aussi) ont été découverts, durant le mois d’août écoulé inanimés, après s’être enfermés à l’intérieur de leur maison durant tout un mois, sans boire ni manger. Ils ont été sauvés in-extrémis d’une mort certaine après l’alerte lancée par le maire, qui les a fait évacuer à l’hôpital pour être réanimés. L’élu que nous avions rencontré évoquera la présence de plusieurs cas similaires dans ce village, dont les habitants sont livrés à eux même, d’où la nécessité d’un recensement des cas sociaux graves, notamment ces familles composées de plusieurs membres atteints de maladies psychiques, et ce, pour leur prise en charge.

O. S.

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