Le sélectionneur national Christian Gourcuff a animé, hier, une conférence de presse au centre de presse du complexe olympique Mohamed-Boudiaf à Alger.
C’est un coach serein et surtout rassuré après la décision prise, la veille, par le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, de renouveler sa confiance au technicien Français à la barre technique des Verts, qui s’est présenté hier, devant les représentants des médias nationaux pour évoquer plusieurs sujets liés à la participation de l’EN à la CAN-2015, qui se poursuit actuellement en Guinée équatoriale. D’emblée, le patron de la barre technique des Verts a imputé l’échec de son équipe de passer l’écueil des quarts de finale, alors que l’objectif, selon lui, était de gagner carrément le trophée, à de nombreux paramètres, notamment la méforme de certains joueurs, à l’image de Brahimi et Feghouli. «On s’était déplacés en Guinée équatoriale avec comme objectif de remporter le trophée ; malheureusement, plusieurs paramètres ont joué en notre défaveur, notamment la méforme de Brahimi et Feghouli, deux leaders de l’équipe sur lesquels je misais énormément», a tenu à justifier le technicien Français.
«Brahimi et Feghouli n’ont pas eu le rendement escompté»
Une explication quelque peu tirée par les cheveux, car si Christian Gourcuff a décelé la baisse de forme de ces deux joueurs ; il aurait dû les mettre sur le banc, ou du moins les changer en cours de jeu au lieu de les laisser jouer tout le match avec comme conséquence une élimination sans gloire des Verts. Ne voulant certainement pas accabler les deux joueurs cités et afin de ne pas le jeter en pâture à une opinion publique qui n’a pas digéré encore la sortie de notre équipe du tournoi, Christian Gourcuff a tenu, toutefois, à relativiser sa critique envers Feghouli et Brahimi, en estimant que ses deux joueurs «montaient en puissance au fil des matchs» non sans afficher son courroux contre l’arbitre de la rencontre face aux Eléphants de Côte d’Ivoire qui, selon ses dires, n’a pas protégé le maître à jouer des Verts, Brahimi. «Si l’arbitre avait sorti un carton à Serey Dey, le joueur Ivoirien qui a été chargé de museler Brahimi, les données auraient changé. On a tous vu que notre joueur faisait l’objet d’un marquage très strict depuis le début du tournoi, mais, face à la Côte d’Ivoire, l’on a usé d’anti jeu pour le mettre hors d’état de nuire, sans pour autant que l’arbitre ne bronche», a regretté le coach national.
«Djabou, je l’aime bien, mais…»
Questionné sur le poste confié à Yacine Brahimi durant cette CAN-2015, en l’alignant comme deuxième attaquant alors que le joueur du FC Porto avait l’habitude d’évoluer comme milieu offensif gauche, l’ex-entraîneur de Lorient (France) a tenu à insister que le rôle confié à Brahimi chez les Verts est celui qui lui sied le plus. «Je reste convaincu qu’il s’agit du poste qui lui sied le plus. La preuve, je l’ai aligné dans ce même registre au cours des éliminatoires sans que cela ne l’empêche de se montrer très percutant. Pour la CAN, il n’était pas au top de sa forme physique», a-t-il dit. À propos de sa décision, très discutable, de laisser Feghouli jouer tous les matchs durant cette CAN en dépit de sa baisse de forme, Christian Gourcuff a tenu à justifier cela par le poids de l’attaquant du FC Valence au sein des Verts. «Moi, je privilégie le talent, et Feghouli a un énorme talent qui lui permet de faire la différence tout seul. Aussi, sa seule présence dans le onze a un énorme impact psychologique sur ses coéquipiers, et c’est la raison pour laquelle je ne le faisais pas sortir, malgré les difficultés qu’il a éprouvées pour montrer son vrai visage dans cette épreuve», a-t-il expliqué. Réagissant sur le cas Djabou qui a fait couler beaucoup d’encre pour ne pas avoir été aligné durant cette CAN, Gourcuff dira : «J’ai 35 ans d’expérience et durant tout mon parcours, on ne m’a jamais imposé un joueur. Le jour où cela arrivera, je ne serai plus là. Djabou je l’aime bien, c’est un gentil garçon, mais le foot n’est pas seulement de faire des gestes techniques. Quand je parle d’exigence, vous me donnez, ici, un bel exemple. Ce joueur est en décalage complet par rapport à l’exigence demandée. Il doit faire plus d’efforts sur ce plan pour espérer être aligné».
«C’est la Coupe du monde qui sied le plus à nos joueurs»
Voulant positiver la participation des Verts à cette 30ème édition de la CAN malgré leur élimination en quart de finale, le sélectionneur national estime que ses joueurs «n’ont pas à rougir de leur parcours sur le sol équato-guinéen» tout en leur accordant des circonstances atténuantes, en raison « des conditions très difficiles dans lesquelles s’est déroulée l’épreuve», surtout lorsque l’équipe évoluait à Mongomo lors de ses deux premiers matchs de la phase des poules. En réponse à ceux qui reprochaient au coach national de ne pas avoir rallié la Guinée équatoriale un peu plus tôt, afin de s’acclimater avec les conditions de cette CAN, Christian Gourcuf a tenu à défendre son choix, en évoquant notamment le manque d’infrastructures. «Je savais dès le départ qu’il nous fallait au moins 15 jours pour s’acclimater avec les conditions de l’épreuve, mais ce n’était pas possible de se déplacer tôt au lieu de la compétition en raison du manque flagrant d’infrastructures de préparation à Mongomo. On l’a d’ailleurs vérifié sur place, et c’est ce qui nous a beaucoup handicapés», a-t-il précisé. Des raisons qui ont poussé Gourcuff à épouser l’avis de ceux qui estiment que gagner une CAN en Afrique subsaharienne est une mission presque impossible pour l’Algérie. «Je reste persuadé qu’il sera très difficile pour les Verts de s’imposer dans une telle compétition se déroulant aux fins fonds de l’Afrique, où les conditions, en tous points de vue, n’arrangent guère les affaires des joueurs Algériens», confie le coach national qui est allé jusqu’à affirmer que disputer une Coupe du monde serait mieux qu’une coupe d’Afrique. «Je suis persuadé maintenant que c’est la Coupe du monde qui sied le plus à nos joueurs. C’est pourquoi, l’on devra bien se préparer pour le Mondial-2018 en Russie, surtout que l’équipe nationale s’est forgée une certaine notoriété après avoir atteint les huitièmes de finale du précédent rendez-vous continental au Brésil», a-t-il conseillé tout en exprimant son souhait de voir attribuer à l’Algérie l’organisation de la prochaine CAN de 2017, estimant qu’une décision dans ce sens sera « une motivation supplémentaire pour les joueurs afin de remporter le trophée».
A.C.

