Ni mazout ni gaz face au froid, à Aïn El Hammam

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Le manque de carburant à l’échelle de la wilaya de Tizi-Ouzou inquiète la population dont le fuel est la principale source d’énergie durant l’hiver. Les stations service de Ain El Hammam, à cours de carburant depuis plusieurs jours, sont assaillies par les citoyens en quête de quelques litres de ce produit devenu, subitement, un autre objet de focalisation des esprits. La pompe à essence du centre-ville, approvisionnée, durant la soirée de jeudi a été prise d’assaut par une file de voitures sur près d’un kilomètre.  Des réflexions du genre : « On délaisse le lait temporairement pour nous consacrer au gasoil » sont monnaie courante.  Au niveau du distributeur, des individus pressés en sont arrivés aux mains pour non respect de la chaîne. Difficile de les blâmer, lorsqu’on se frotte au froid sibérien qui sévit ces jours-ci dans toutes les régions montagneuses où les températures oscillent entre moins deux degrés et plus. Les automobilistes dont les moteurs fonctionnent au mazout font la tournée des pompes à essence, la malle pleine de jerricans, au cas où… Des pères de famille, à pied ou en voiture interrogent leurs connaissances sur la possible disponibilité du produit.   Si les heureux bénéficiaires du gaz de ville ne s’inquiètent que pour leurs véhicules, de nombreux ménages se demandent quelle solution adopter pour chauffer leurs habitations. La plupart des foyers de la commune ne sont pas encore alimentés en gaz de ville bien que des raccordements, au compte goutte, aient été réalisés par ci par là. Nombre de ménages ont été pris de cours, cet hiver, comptant sur l’arrivée imminente du gaz naturel qui, finalement, n’a pas été au rendez-vous de l’hiver. Les stocks de mazouts, peu fournis en raison de son prix, sont largement entamés durant les trois dernières semaines, par le froid et la neige. « Heureux ceux qui ont eu la sagesse de construire des cheminées à bois dans leurs habitations. On ne peut faire confiance ni au gaz ni au mazout. Il n’y a de vrai que le bois », nous rappelle notre voisin qui se prépare à remettre en service sa bonne vieille cheminée. « Pour se dépanner, chacun se débrouille comme il peut », ajoute-t-il.  Les commerçants anticipent déjà sur l’approvisionnement de leurs étals. Sans gasoil, les camions ne pourront pas sortir. Ils doivent se frotter encore les mains devant cette situation qui leur donnera bonne conscience lorsqu’ils porteront à cent dinars la carotte, déjà chère, à soixante dix dinars.   En fin de compte, de l’avis des habitants, « c’est notre destin de subir les conséquences de notre choix de vivre en montagne, qui est loin d’être un privilège. L’air pur, l’eau de source ou l’herbe verte, c’est en été et pour les touristes ». Quant à la fixation des populations pour limiter l’exode rural, personne n’y croit plus.            

 A.O.T.

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