Le stockage des récoltes d’olives pose un sérieux problème dans la commune de Tazmalt, connue pour sa vocation agricole. En effet, chez les ménages comme dans les 20 huileries que compte cette localité le stockage des olives se fait dans des conditions lamentables, à ce que nous avons constaté de visu. Si l’on commence par les propriétaires d’oliveraies, ceux-ci ne s’encombrent nullement de calculs pour mettre les récoltes quotidiennes dans des sacs, qu’ils entassent au fur et à mesure dans les cours de leurs maisons, en attendant de terminer le ramassage des olives. Ce n’est qu’à l’achèvement de la cueillette des olives que toute la récolte est transportée vers les huileries, après avoir moisi durant des semaines dans des sacs dégoulinant d’huile d’olive brute putride! Chez les propriétaires d’huileries, les récoltes mises dans les sacs se retrouvent encore une fois mises à même le sol, où elles vont moisir davantage pour quelques jours, en attendant leur trituration. Le spectacle est désolant dans ces presses, où les récoltes sont amoncelées, d’où égouttent l’huile brute des olives, écrasées par le poids des sacs entassés les uns sur les autres! Nous avons remarqué que les cours de ces huileries sont pleines de boue, mélangée avec un liquide visqueux noirâtre, qui s’échappe des sacs d’olives. Faut-il souligner que le stockage des récoltes d’olives se fait avec une grande négligence dans ces lieux, censés produire une huile propre et saine. « C’est vrai que le stockage des olives se fait d’une manière peu amène dans les huileries. Les olives moisissent et se putréfient avant d’être triturées. C’est ce qui donne ce goût amer et surtout acide à l’huile d’olive, que beaucoup d’oléiculteurs constatent à leurs dépens », regrette un citoyen rencontré près d’une huilerie. A la lumière de ce constat affligeant, il ressort que les oléiculteurs de la commune de Tazmalt, pour ne citer que celle-ci, ignorent tout des conditions requises pour un meilleur stockage, et des délais de trituration des olives, lesquelles, comme préconisent les spécialistes en la matière, « devraient être stockées dans des caisses en plastique et dans des endroits aérés pour leur éviter le pourrissement et l’écrasement! ». Quant à la trituration, les agronomes n’arrêtent pas de seriner qu’il faut qu’elle « s’effectue dans les plus brefs délais, au plus tard, 48 h après la récolte, et ce, pour diminuer l’acidité de l’huile d’olive! ». Néanmoins, sur ce dernier point, les propriétaires des oliveraies ne peuvent, en aucun cas, procéder à la trituration des récoltes chaque deux jours, car, techniquement, cela est très difficile à réaliser pour ne pas dire impossible dans les conditions actuelles !
Syphax Y.