Dans une sévère mise en garde sous forme de requête datée du 04 février dernier, dont une copie nous a été remise, le collectif des habitants de Raffour (C.H.R) s’élève contre la délocalisation du projet d’une polyclinique, dont l’assiette qui lui avait été réservée serait, selon des sources proches de l’APC, cédée à un autre projet de logements sociaux dont le dossier est en voie de finalisation.
Se basant sur les engagements du wali, du directeur de la santé publique (DSP) et du maire, cochés sur PV lors de la rencontre du 25/09/2012 complétée par la réunion du 10/10/2012 avec le président de l’APC, les rédacteurs de la requête s’étonnent de ce qu’ils qualifient de « détournement de projet » en imputant l’entière responsabilité des conséquences qui en découleraient aux autorités locales. Les représentants de la population soulignent, de manière claire, leur ferme détermination à user de tous les procédés pour faire aboutir cette légitime revendication, celle de la réalisation d’une polyclinique à Raffour, au niveau de l’assiette de terrain retenue comme stipulé dans le POS en 2000, d’autant plus que ce projet est inscrit dans le programme du développement pour l’exercice 2014/2015. Le projet en question est aussi confirmé par la commission du choix de terrain présidée par le secrétaire général de la wilaya durant le mois de novembre 2014, selon la même requête. Aussi, s’appuyant sur toutes ces données et donnant pour acquise cette polyclinique, les requérants mettent les autorités devant leur responsabilité et exigent à ce que le projet soit réalisé au lieu et au moment arrêtés d’un commun accord et suivant l’engagement arrêté sur procès verbaux. Pour eux, il revient à l’administration d’honorer ses promesses et informer l’opinion publique des conséquences néfastes qui s’en suivront sans aucun doute dans le cas où l’Etat n’assume pas ses engagements. Une mise en garde à peine voilée que les pouvoirs publics ont tout intérêt à prendre au sérieux, d’autant qu’il s’agit, là d’une revendication légitime portant sur la réalisation d’une infrastructure publique ô combien vitale pour la population de la localité. Rappelons que Raffour, qui était un ancien camp de concentration où sont regroupés les villages Ighzer et Thadert Lejdid, qui compose le Aarch Iwakuren, après que leurs deux villages ne soient rasés et les habitants évacués, en 1957, par les forces coloniales qui ont, depuis, déclaré la région zone interdite jusqu’à l’indépendance, abrite à l’heure actuelle pas moins de 13 000 habitants, selon le dernier recensement établi par le comité des sages lors de Timechret de l’Achoura passée. Cette importante agglomération n’est dotée que d’une toute petite unité de soins, dont les capacités en matière de couvertures médicales ne couvrent même pas le dixième de la population de la tribu Iwakuren. Cela sans prendre en considération les non moins importantes agglomérations périphériques qui gravitent autour de Raffour, telles que Zouzamen, Avaali et une bonne partie de la nouvelle ville de M’Chedallah ; d’où la nécessité absolue de la réalisation d’une nouvelle infrastructure de santé à l’image de cette polyclinique qui fait cruellement défaut. Reste à souhaiter que les pouvoirs publics donnent une suite favorable à cette légitime revendication pour aussi préserver une paix sociale des plus précaires.
Oulaid Soualah

