Neige et désagréments

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C'est la première fois depuis le début de l'hiver que des villages de la région revêtent leur manteau blanc.

En effet, dans la nuit de mercredi à jeudi, d’Ath H’niche jusqu’à Bezazaoua en passant par les sommets d’Ameddah et de Beggas, sur les hauteurs de Tizi-Gheniff, la neige a dépassé les vingt centimètres par endroits. À Tazrout Aouaoudha, les élèves des écoles primaires ainsi que ceux du collège et même ceux étudiant dans les lycées de la ville n’ont pu rejoindre leurs établissements. Au col de Tizi Larbaâ, à plus de huit cents mètres d’altitude, la poudreuse a été plus généreuse. D’ailleurs, au petit matin, les automobilistes ont trouvé quelques petites difficultés à traverser ce lieu plus enneigé que les autres. Durant la matinée de jeudi, des flocons sont même tombés sur la ville bien que cette dernière ne soit qu’à trois cents mètres d’altitude. Certes, ce n’est guère le cas de 2012, car non seulement la neige n’est pas abondante, mais aussi, le gaz naturel est arrivé quand même dans certains villages.  » C’est une année prolifique qui s’annonce, quand on voit toutes ces montagnes recouvertes de neige. Si un hiver passe sans neige, ce n’est pas un hiver normal. Dieu merci, cette année au moins, nous avons le gaz naturel », nous dira le président du comité de village d’Ameddah.  » C’est le trois juillet dernier que la mise en service de cette commodité a été faite dans notre village », ajoutera ce même représentant. Néanmoins, il évoquera tout de même la situation lamentable de leur école primaire.  » C’est un jour de congé pour les enfants. Leur école manque de chauffage », enchaînera un parent d’élève, qui regrettera aussi que les collégiens du village et les lycéens sont transportés dans des camions comme du bétail en ces journées où la température matinale baisse jusqu’à deux degrés, voire moins. Devant le froid terrible qui y régnait et comme d’habitude, les points de vente de bonbonnes ont été pris d’assaut. Une grande chaîne s’était formée devant la pompe à essence à l’entrée de la ville, en parallèle avec les deux autres files de voitures provoquant même, à ce niveau, un énorme embouteillage. Car, la perturbation dans la livraison de gasoil et de l’essence a touché aussi les stations-services de la région.  » J’ai attendu avant-hier (mercredi) jusqu’à vingt-deux heures, puis je suis reparti bredouille. Hier matin (jeudi), je me suis levé tôt, et c’est vers sept heures trente minutes que le livreur a quitté la station. Il n’y avait pas encore beaucoup de monde, mais quelques minutes après, la chaîne a pris de la distance. Deux files sur environ cinq cents mètres. Et quand je suis arrivé il n’y avait pas d’essence sans plomb. J’ai quand même opté pour la super », nous déclarera un automobiliste qui venait de faire son plein d’essence. Depuis maintenant quatre jours, c’est le même topo devant ces pompes à essence. De son côté un autre automobiliste ne croit pas qu’il s’agit d’une simple perturbation, mais d’une pénurie qui risque de prendre encore beaucoup de temps.  » J’ai justement lu sur votre journal ce qu’a déclaré la directrice de Naftal. Certes, elle nous rassure, mais je ne crois pas beaucoup ce que disent nos responsables dès qu’une pénurie est visible ou dès qu’un mouvement de protestation s’annonce. C’est par précaution que j’ai fait ce plein », nous dira ce deuxième interlocuteur.  » Il n’y a pas vraiment un manque de ce côté. Nous recevons presque la même quantité d’essence qu’auparavant. L’essence sans plomb manque un peu, mais ce n’est pas alarmant. On est bien servis. Ce qui a provoqué cette perturbation, ce sont les automobilistes. Durant les mois passés, rares sont ceux qui mettent le plein pour leurs véhicules. Ces derniers jours, avec tout ce tapage fait ici et là par les médias, les automobilistes sont alors affolés. Ils demandent presque tous le plein. Et nos cuves sont vidées en moins de temps », nous confiera une source proche de cette station-service. Hier matin encore, de nombreux automobilistes s’étaient rendus de bon matin devant ces pompes à essence. C’est dire que ce n’est pas encore fini.

Amar Ouramdane

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