Les agriculteurs face au problème de commercialisation

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Les agriculteurs de la daïra de M’Chedallah endurent beaucoup de problèmes dans la commercialisation de leurs productions.

En effet, d’après les entretiens que nous avons eus avec quelques paysans de cette région, il ressort que ceux-ci trouvent toutes les peines du monde à commercialiser leurs productions, lesquelles sont assujetties à un marché où les prix sont instables. Ils sont contraints de travailler, parfois, à perte pour ne pas mettre la clé sous le paillasson. Qu’il s’agisse d’aviculteurs, d’apiculteurs, d’oléiculteurs ou de maraîchers, ils sont tous pris dans cet engrenage des dures conditions de commercialisation de leurs produits respectifs. L’un des problèmes principaux auquel ces acteurs se trouvent confrontés réside dans l’inexistence de coopératives ou de toute autre organisme valable et sérieux, qui leur permettent de commercialiser leurs produits sans coup férir et loin de toute concurrence déloyale, et surtout de protéger leurs produits contre ces contrefacteurs qui commercialisent des marchandises contrefaites en se sucrant sur leurs dos, comme le miel ou l’huile d’olive frelatés, vendus à des prix imbattables, ce qui empêche les apiculteurs et les oléiculteurs de vendre leurs produits respectifs! C’est, entre autres, cette situation problématique qu’ont soulevée beaucoup de nos interlocuteurs, qui regrettent que leurs marchandises putréfient la plupart du temps sans qu’elles ne trouvent preneur! « En l’absence de circuits de commercialisation sains et reconnus, nos produits sont dévalués la plupart du temps, ce qui nous pousse à travailler, dans certains temps, à perte! Le marché n’obéit à aucune considération pour nos produits et notre souffrance. Vous imaginez toute la souffrance que la récolte d’olives induit sur nous, avec le froid, la pluie, les risques de chutes mortelles des oliviers et tutti quanti pour voir, en fin de parcours, le litre d’olive vendue entre 500 et 700 DA! C’est trop peu pour nous! « , tempête un oléiculteur de M’Chedallah. Néanmoins, ce qui agace au plus haut point les paysans de cette région, c’est cette désinvolture « économique » qui consiste à importer des produits agricoles que ces mêmes paysans cultivent. « C’est le comble de l’aberration! Quand je vois sur les étalages des commerces de l’huile d’olive de Tunisie, des olives de table de Turquie, du miel d’Espagne ou encore des figues sèches de Turquie, il y a de quoi se révolter ! Pourquoi l’Etat laisse-t-il importer des produits que l’on cultive chez nous ? C’est cela justement qui a cassé notre agriculture. Le ministère de l’Agriculture doit revoir sa copie! », tonne, sans aucun ménagement, un paysan. 

Y. Samir

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